
Il y a les mots et les images de l’enfance.
Tous ces petits rien qui font l’adulte que l’on devient.
Des mots d’amour, des bouts de bois qui deviennent des cabanes, des moments de bonheur, un morceau de tissu qui devient une robe, des instants de complicité, un voyage en Méhari, une main glissée sur une plus petite, une sculpture réalisée à deux.
Dans ce court récit plein de tendresse, d’humour, de musique et de sensibilité, l’auteure raconte les derniers mois de son père, le sculpteur Bernard Mélois.
En alternant le récit du présent et celui de l’enfance, Clémentine Mélois nous conte ce père fantasque, qui a dédié sa vie à ses œuvres ; ce père collectionneur d’objets improbables, qui a réalisé des sculptures spectaculaires, ce père fier de ses filles qui leur a transmis sa fibre artistique.
Tout en évoquant les derniers moments partagés, elle revient sur ceux de l’enfance, ces instants qui l’ont fait grandir, l’ont guidée vers le chemin de la vie d’adulte, et continuent à la faire rire. Elle se revoit dans cette grande maison à la campagne restaurée entièrement par les mains de son père, à grandir au milieu d’un capharnaüm, libre de toucher à chaque objet, libre de construire ses propres figures, libre de ses mouvements, libre de laisser son imagination prendre le dessus, libre de vivre une enfance insouciante.
Le thème du deuil est évoqué avec beaucoup de fantaisie et d’humour. Tout se veut dans la création et dans l’art, du déambulateur customisé, à la dernière exposition ; des carnets intimes à la cérémonie pensée comme un concert.
Des mots qui touchent, des mots qui émeuvent, des mots qui font sourire, des mots qui content le plus beau des liens : celui d’un parent à son enfant et d’un enfant à son parent.
Un livre plein de fantaisie et de tendresse.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Pour les seins comme pour l’amour, la vie nous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient pas toujours. »
« Un lieu rassurant comme le sont les choses qui ne changent pas : le bruit de nos pas dans l’escalier, le grincement du portail, le tic-tac de l’horloge, l’odeur des chiens, des champs et du charbon dans la cuisinière. »
« On ne peut pas tout raconter d’une vie, surtout lorsqu’elle a été beaucoup vécue et qu’elle est vue à hauteur d’enfant. Lorsqu’on referme un livre, il ne nous reste en tête que quelques passages, une impression diffuse, des souvenirs plus ou moins fidèles, parfois une phrase seulement. S’il m’arrive d’oublier les images, j’ai la mémoire précise des mots (…) »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
Comentarios