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« Aucun respect » d’Emmanuelle Lambert aux éditions Stock




Il était une fois, c’est un peu le début de tous les contes.


Cette histoire est un conte moderne et intemporel. Cette jeune femme pourrait être n’importe quel « jeune » faisant ses premiers pas dans la vie active, foulant les pavés parisiens, des rêves pleins la tête.


Notre narratrice, rêveuse professionnelle et passionnée de littérature, conte ses premiers pas dans le monde littéraire parisien des années 90.


Embauchée pour classer les écrits et les effets personnels de l’écrivain Alain Robbe-Grillet, c’est tout un monde qu’elle découvre. En plongeant dans les lettres, photos, manuscrits et carnets d’Alain Robbe-Grillet, elle côtoie l’écrivain ainsi que sa femme. Elle devient l’invitée de leur demeure normande et la détentrice d’un fonds plein de promesses et de souvenirs littéraires. Les archives d’un écrivain adulé et contesté.


Ce roman est aussi un conte d’initiation. La jeune femme est un peu gauche, timide. Surtout, elle n’a pas confiance en elle et regarde avec des yeux pleins d’admiration, ce monde littéraire, ce monde des adultes dont elle est invitée, ou même, un poste lui est proposé. En entrant dans cet institut, elle fréquente les intellectuels et écrivains de ces années 90. Dans le même temps, elle découvre sa vocation. Elle se découvre grâce à ces archives ainsi qu’à l’exposition créée au milieu de toute cette production artistique.


Une très belle plongée au milieu des artistes littéraires.


L’écriture est pleine de stylistique et de poésie.


Il y a de l’impertinence, de l’apprentissage, de la liberté et surtout de la littérature dans ces très belles pages.


Une très belle découverte de la rentrée littéraire.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Sa seule ambition, du moins la seule qu’elle pouvait se formuler en termes précis, c’était la beauté. Pas la beauté physique, ne nous emballons pas. La beauté tout court. L’art. »


« Leur enfance protégée et une éducation les ayant préparées à construire leur indépendance, elles faisaient fuir la banalité machiste, Elle n’est pas un peu égoïste celle-là, C’est fou cet individualisme quand même, La vie c’est pas que dans les livres, Non mais pour qui elle se prend. On les contournait, on partait tournicoter ailleurs. Merci maman, merci papa. »


« (…) elle sait que les véritables héroïnes de sa jeunesse étaient ces amies plus âgées qui lui avaient ouvert la porte de leur vie familiale. Tout en la supportant dans une vie professionnelle dont elle était l’aiguillon énervé. »


« Mais Paule était une intellectuelle féroce, qui ne pouvait s’empêcher de lire et, ayant lu, de rêver, puis de classer. L’élégance plutôt que la gestion, le rêve avant la nomenclature : à leur manière discrète, Ludivine et Paule faisaient de la résistance. »


« On les lit, ils filent en douce. Les années se déposent, les écrivains s’estompent, ils saluent leurs lecteurs depuis les rêves, les nuages, l’eau, ou ce que vous voudrez. »


« Plus encore que de l’espace, avec les étoiles, nous percevons du temps. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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