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« Comment j’ai appris à lire » d’Agnès Desarthe aux éditions Stock




Une amie m’a confié ce roman, il y a quelques semaines en disant : « ce livre a changé ma vie ». Alors que je le commençais, mon voisin de transport en commun, m’a glissé « ce livre est une pépite ». Ils avaient raison tous les deux, et j’en ai loupé mon arrêt (un classique, vous diront mes proches !).


De classiques, il en est question dans ce récit. Ces classiques qui ont croisé nos chemins pendant nos cours de français de collèges puis de lycée. Ces classiques qu’on a aimés, peu accrochés et souvent lus sous un autre angle une fois adulte.


Ce livre rend hommage aux livres et à la lecture. Il pose la question de l’apprentissage de la lecture. Et surtout, il fait déculpabiliser car l’auteure avoue son secret : pendant longtemps, elle n’a pas aimé lire. Avec les confidences de l’auteure, on ne culpabilise plus d’avoir découvert la lecture sur le tard, de ne pas avoir lu tous les classiques, de n’avoir jamais pu dépasser la page 80 d’ « A la recherche du temps perdu », d’avoir lu pendant nos années de collège des romans policiers cachés sous notre table pendant que notre professeur de français, expliquait « Madame Bovary ». A la lecture de ce récit, on redécouvre le plaisir de lire et on se sent heureux de ne pas avoir tout lu. Il y a encore plein de pépites à découvrir et de bibliothèques à monter pour ranger tous ces ouvrages.


Cet essai nous replonge dans les souvenirs d’enfance qui nous lient aux livres. Il y a parfois le hasard qui nous conduisent à tel ou tel livre et il y a aussi souvent nos proches qui nous glissent le roman qui va nous marquer des années après. Et ainsi des livres, on passe à la transmission. Et l’auteure confie ses propres souvenirs d’enfance liés aux livres et également le poids des valeurs, des traditions et de l’exil que lui ont transmis ses parents bien malgré eux.


Et des livres, il y a l’écriture, et la passion des mots qui relient les deux.


Et des livres, il y a le métier de traductrice qu’exerce l’auteure. Ce métier qui fait voyager à travers les langues et qui rend hommage au processus de création de l’auteur. Faire passer les mêmes émotions, la même histoire, avec d’autres mots. Le livre, comme une invitation au voyage.


Un essai passionnant qui raconte avec beaucoup de sincérité et une légère fantaisie, la passion des mots, des lettres qui s’enchaînent, des écrits qui animent et des livres qui emportent.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Parfois, quand on écrit un livre, on exprime sans le vouloir, sans le savoir, sans s’en rendre compte sur le moment, une vérité sur soi-même qui, généralement, a peu de liens avec le déroulement de l’œuvre, son objectif, son esthétique. »


« J’aime l’école plus que tout, j’aime le tableau, la craie, les cahiers, les copies doubles, j’aime mes professeurs ; la grammaire me passionne, je voudrais faire des dictées-questions du matin au soir, des analyses logiques. Les déclinaisons latines me fascinent. »


« Des livres que je consentais à lire je ne pouvais évoquer que les formules, certaines vignettes, des métaphores ou des vignettes qui m’avaient frappée. »


« Il s’agit pour l’écrivain de confier au langage le soin de transmettre au lecteur une impression qui, à l’origine n’est pas faite de mots. L’objet à apprivoiser, à cerner, à décrire est fait de lumière, d’intensité, de parfum, d’épaisseur, de saveur, il évolue, se transforme, se dérobe à l’analyse. »


« Ecrire, n’est pas un choix, c’est une nécessité. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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