
Alba est linguiste. Les mots, elle aime les décortiquer, les comprendre et les associer. Des cours qu’elle transmet à ses élèves, aux manuscrits qu’elle traduit ou aux colloques sur les langues en voie d’extinction auxquels elle participe, les mots font partie de son quotidien.
Lors d’un retour d’un de ces colloques, Alba réfléchit à son empreinte carbone. Avec tous les déplacements en avions qu’elle fait chaque année, pour compenser ses émissions, elle devrait planter 5600 arbres.
Quand elle tombe sur une annonce d’une vieille maison entourée de plusieurs hectares, Alba sent que ce lieu pourra abriter sa prochaine plantation d’arbres.
La voilà, propriétaire d’un immense domaine, prêt à accueillir ses bouleaux, érables et autres arbres fruitiers qu’elle souhaite planter. La voilà aussi, nouvelle habitante d’un petit village où la nouveauté attire les commérages et où l’entraide est importante.
Alba prend ses marques au milieu de ces arbres et de ces habitants. Tout en continuant à travailler au milieu des mots, elle accueille les confidences de ses voisins et notamment d’un jeune réfugié, passionné par les mots du dictionnaire.
Et si au milieu de cette nature, Alba se réinventait ?
Un écrit d’une grande douceur et finesse qui nous rappelle la fragilité du monde qui nous entoure et les conséquences du dérèglement climatique sur la biodiversité et sur notre planète.
Un livre qui interroge sur le sens des mots, la disparition de certains et la création de nouveaux liés aux changements.
Une ode à la nature et aux mots, pleine de poésie. On rit, s’émeut et réfléchit à la lecture de ces très belles pages.
Une fable poétique et écologiste.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Pourquoi recourir à la virgule ? L’enseignante en moi répondrait : pour sortir de sa torpeur et respirer. Regarder autour de soi. Décider de la prochaine étape du voyage. »
« (…) maintenant que nous surplombons ce qui s’étend à nos pieds, tout m’apparaît nettement en une vision aussi claire que cristal, je vois la Terre, je vois l’ensemble de ce qui occupe sa surface, je vois que tout est lié et forme une entité cohérente, je vois des rivières qui inondent leurs berges et traversent les frontières, la même eau, le même poisson, de chaque côté de ces frontières les racines des arbres communiquent et se transmettent des messages, je vois aussi des oiseaux qui volent d’une aire linguistique à une autre et chantent avec un accent différent en fonction du lieu où ils sont. »
« Lorsqu’on est monté si haut, tout semble nimbé d’une étrange lumière dorée, tout est tellement plus lumineux quand on baisse les yeux sur ce qui se trouve en contrebas, juchée ici, je ne distingue plus les continents et les océans, j’ignore les querelles de l’homme sur le Terre d’en bas et j’ignore que le niveau des mers monte constamment, je flotte dans un univers bleu glacier (…) »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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