La plage, cadre idyllique, décor paradisiaque.
La plage, lieu de vacances. Les vacanciers de toutes les régions et de tout statut social se côtoient. Les odeurs de crème solaire se mêlent à celles des coquillages et des houles. Le défilé des maillots de bain et les corps à la vue de tous.
La plage, décor des arts. Elle inspire les écrivains. Elle est peinte sur les toiles. C’est un plateau de cinéma. Et l’auteur nous conte le lien de Proust avec la mer, ses films favoris qui se passent en bord de mer et les tableaux d’Eugène Boudin avec ses plages impressionnistes.
La plage, station balnéaire. D’abord le lieu où partaient se reposer les fous et les fragiles. L’eau glaciale comme électrochoc. L’air de mer pour soigner les poumons délicats. Puis le lieu des premières vacances avec l’arrivée des citadins et le développement des premières villes touristiques.
La plage, décor des conflits et des drames. Les naufragés reposent sur son sable. Les mers ont été le témoin de nombreux combats.
Et puis la plage et ses dérives climatiques. Le vol du sable pour le ciment, le verre ou encore la fabrication de nos téléphones. Et cela entraîne l’érosion et la disparition des plages.
Au fil des pages, on se souvient des plages de nos enfances et celles de nos étés. Celles qu’on préfère et celles qu’on rêve de découvrir. On entend le clapotis de l’eau, le bruissement des vagues et le bourdonnement des conversations qui nous entourent.
En refermant cet essai passionnant, on se met à espérer très fort que la folie humaine cessera à temps pour préserver ces bords de mer et ainsi pouvoir continuer à admirer ces paysages. Et surtout que les générations suivantes connaîtront la joie de courir dans les vagues, de fabriquer des châteaux de sable ou de juste s’asseoir sur les dunes pour admirer ce sublime paysage.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Il y a une ivresse du sable. Tout le monde la ressent. La plage enivre naturellement. Cette pourvoyeuse d’hallucinations partage avec le désert le pouvoir d’engendrer devant nos yeux d’insondables visions. »
« J’y étais tantôt comme une plage-chambre, je m’y endormais souvent, tantôt comme sur une plage-salle-de-cinéma où je regardais sans me lasser le film devant moi. »
« Après la plage-salon, la plage-chambre-à-coucher, la plage-atelier, l’homme a donc créé la plage-dépôt-d’ordures. Et ici risque de s’arrêter l’histoire de notre littoral. Dégouté, je suis sorti de l’eau et j’ai regardé la plage étouffer. Il y a deux siècles les fous ont ouvert le bal des bains de mer, notre folie contemporaine y mettra bientôt fin. »
« La plage nous transforme, d’abord en arrêtant la marche du temps. »
« Quand on quitte la plage, on ne se souvient de rien. Les souvenirs sont brouillés, les pensées confuses. Mais on sourit, car la vie tout à coup est devenue plus éclatante. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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