Dans un village d’Espagne, Gonzalo ne veut pas suivre le chemin tout tracé que lui impose son père en devenant viticulteur à son tour et surtout il refuse de faire son service militaire imposé par Franco. A 18 ans, il veut être libre, voir du pays, prendre le temps de réfléchir à son avenir.
Alors il fuit sans dire au revoir aux personnes qui lui sont chères, en laissant juste une lettre à destination de son père. Il passe la frontière, traverse la France et s’installe à Munich pour danser le flamenco dans un bar. Sa vie de saltimbanque ne dure qu’un temps et sans papier, il est vite arrêté et est contraint de s’enrôler dans la légion.
Quinze années ont passé, l’enthousiasme des premières missions est retombé, son histoire d’amour prend fin et le mal du pays commence à se faire sentir. Gonzalo prend sa plume et demande pardon à son père avant de quitter Toulouse et repartir vers son village, vers les siens. Là, il est accueilli comme un roi.
Au cœur de sa terre et de ses proches, il va construire une nouvelle partie de sa vie et écouter les voix des personnes qui sont l’identité de son village, qui sont sa famille. Ezra, la Niña, son Père, Blanca, la Tìa, Marisol, le Guépard…Autant de personnages aux histoires touchantes. Chacun possède sa fragilité, ses moments de bonheur, les moments plus durs marqués en soi.
Bénédicte Belpois a un talent de conteuse et sait raconter les Hommes, leurs fragilités et leurs fêlures. Comme dans ses précédents romans, on ressent la puissance et l’importance des lieux dans la vie de ses personnages. Chaque endroit a un sens et insuffle la solidarité à ses habitants.
Plongés au milieu de cette multitude de villageois, on se laisse bercer par leur destinée, par les secrets qu’ils nous confient, les chansons qu’ils fredonnent. A travers leurs confidences, c’est un village qui se dessine.
Des mots puissants et touchants pour un livre qui nous emporte pendant quelques heures dans un autre temps, un autre lieu.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Du temps pour me rendre compte que je l’attendais, que mon cœur bondissait dans ma poitrine quand je le voyais, enfin tous ces trucs qui te rendent rêveuse et un peu idiote au quotidien. »
« Aujourd’hui, j’ai enfin eu le courage qui m’avait manqué jusqu’alors. J’ai regardé le ciel bleu par-dessus les toits et je me suis dit que là-bas, chez moi, il devait être encore plus beau. J’ai pris la fameuse feuille blanche de vélin surfin et j’ai commencé. Les mots sont venus. Au début, un à un, avec difficulté, puis rapidement j’ai ouvert les vannes. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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