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« Jacaranda » de Gaël Faye aux éditions Grasset




Jacaranda, un arbre gigantesque et flamboyant aux fleurs violettes.


Jacaranda, l’arbre qui protège une maison aux briques rouges, l’arbre qui arbitre les secrets d’une famille, l’arbre qui par ses racines, lie plusieurs générations.


Du Rwanda, pays de sa mère, Milan ne connaît rien. Il découvre les images du génocide derrière l’écran du téléviseur familial pendant le journal du 20h. Sa mère reste muette sur le pays de son enfance. Il lui faut attendre ses seize ans pour fouler pour la première fois, la terre de ses ancêtres. Nous sommes en 1998, le pays se relève doucement du génocide. Milan fait pour la première fois la rencontre avec sa grand-mère, son oncle et ses amis ainsi que la meilleure amie de sa mère.


Pendant un été, il découvre Kigali mais rentre sans en avoir appris davantage sur les secrets de sa famille.


Le roman retrace le parcours d’un adolescent, d’un jeune homme puis d’un homme, partant à la recherche de son histoire et de ses origines. A des âges différents, à différents moments de sa vie, Milan repartira vers le Rwanda. Il verra l’évolution de son pays, qui se reconstruit au fil des années.


Pour se construire lui-même, Milan marchera sur les traces de ses ancêtres pour découvrir l’histoire de sa famille et de son pays. Il découvre son pays en foulant le sol, en s’intéressant à ses habitants, en posant des questions. Tout en cherchant toujours à comprendre sa mère à travers le passé qu’elle lui cache. Il sait au fond de lui que sa froideur et sa dureté sont liées à son passé et aux derniers jours qu’elle a passés au Rwanda.


Ce roman est un coup de cœur.


Par une écriture lumineuse et douce, l’auteur raconte l’histoire d’un pays et de ses hommes. Chaque personnage porte le poids d’un passé. Chaque personnage, malgré ses failles, porte une lumière en lui, celle du pardon et de l’humanité.


A travers la beauté de ces pages et des paysages magnifiquement bien décrits, nous apprenons beaucoup sur l’histoire du Rwanda et les conflits politiques qui ont eu lieu pendant plus de trente ans, des années 60 au milieu des années 90.


Ce livre donne la voix aux disparus et aux rescapés. Il parle du passé, du pardon et de la reconstruction. Il mélange la Grande Histoire et l’histoire plus personnelle de l’auteur.


Il y a dans le même temps une très belle description des paysages du Rwanda, des couleurs qui le définissent et de ces villes qui s’urbanisent et se transforment.


Un superbe roman de la rentrée littéraire.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Ce soir-là, les enfants se tressaient des lauriers, chantaient leurs propres louanges, étaient princes et princesses en leur Palais. Toute leur énergie tendue vers la joie simple d’être en vie. »


« Avec le temps, mon amour pour elle finirait par s’évader, sans jamais vraiment disparaître, laissant une trace en moi, comme on se souvient, des années plus tard, des vers d’un poème appris par cœur dans l’enfance. »


« (…) elle m’aura enseigné que l’on ne peut pas comprendre qui on est si l’on ne sait pas d’où l’on vient. Elle est racine de mon arbre de vie. Elle existe pour toujours sous l’écorce de ma peau. »


« Ce sont les lieux qui nous choisissent et pas l’inverse. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

36 vues2 commentaires

2 Comments


Isabelle Rolland d’Amiens
Isabelle Rolland d’Amiens
Aug 28

Merci Laura,

Grâce à toi, je sais quel prochain livre procure ! J’adore Gaël Faye, l’auteur, autant que l’artiste interprète. Il faut aussi écouter sa musique (à son premier roman, Petit pays, correspond à un album du même nom, il me semble).

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caillaud.laura.10
Sep 01
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Super! Hâte d'avoir ton retour, c'est un très beau roman. On retrouve la même sensibilité que dans "Petit Pays".

Comme toi, j'aime beaucoup ses musiques, les textes de ses chansons sont forts!

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