
Comment reconstruire la nature ? Comment lui redonner vie ? Comment concilier sa survie et l’activité humaine ?
Ayant grandi au milieu des grands espaces, ayant appris dès l’enfance à écouter les bruits qui l’entourent, à nommer chaque plante, chaque arbre, à observer la nature se détériorer années après années, c’est avec passion qu’Inti s’est tournée vers des études de biologie. Elle travaille auprès d’un programme de réintroduction des loups dans les Highlands écossais.
Avec sa sœur jumelle, elles sont venues s’installer dans ces paysages époustouflants entourés d’étendues d’arbres, le temps du programme.
Cependant les habitants n’accueillent pas ce projet avec sérénité et sont même hostiles à la venue des loups. Ils craignent pour leurs bétails et leur sécurité. Alors quand un éleveur disparaît et qu’Inti découvre son cadavre mutilé, elle comprend que tout accuse les loups. Elle décide de faire disparaître le corps et de tout faire pour innocenter les loups, jusqu’à faire ressurgir les secrets de son passé.
Une histoire vibrante qui explore la noirceur des hommes et redonne vie à la beauté de ce qui nous entoure.
De très belles descriptions des paysages sauvages des Highlands, des pages plus sombres.
Ce roman explore la fragilité de notre monde, l’importance de faire cohabiter êtres vivants et végétaux et de reconstruire notre nature.
Il parle aussi avec beaucoup de force et de maîtrise de la cohabitation entre la douceur et la violence qui existe dans chaque homme. Il traite de ce fragile équilibre entre la folie humaine et la bienveillance.
C’est un roman extraordinaire et prodigieux. La beauté surpasse tout. Et l’amour prend finalement le dessus sur la violence. L’écriture est très recherchée, les personnages toujours en équilibre et le décor nous emporte pour plusieurs heures de réflexion et de beauté.
Belle prochaine lecture pour celles et ceux qui se plongeront dans cette histoire inoubliable.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« D’abord, des chants d’oiseaux. Un piaillement que se renvoient deux volatiles. Les croassements des corbeaux traversant le ciel et le chuintement autour de leurs ailes battant l’air. Les pépiements d’oiseaux plus petits, les criquets dans l’herbe, le bruissement des feuilles. Tous les sons les plus imperceptibles d’une forêt, un écosystème équilibré, si apaisant (…) »
« Je l’entendais presque respirer, sentais presque les battements de son cœur en dessous, autour et au-dessus de moi, le langage le plus ancien de tous. »
« On peut dépendre de la terre et la cultiver et en même temps la nourrir et la soigner. »
« Tous les êtres vivants connaissent l’amour. »
« Nous avons tous ce choix, et la plupart d’entre nous faisons le même. Il faut survivre à la cruauté, la combattre, mais la douceur est plus envahissante que tout le reste, nos racines profondément entrelacées. C’est ce que nous retenons à l’intérieur, ce que nous emportons, la manière dont nous prenons soin les uns des autres. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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