
Un dimanche en famille.
Louis, le fils aîné, revient après une absence de presque une décennie pour rendre visite à sa famille. Il s’est décidé à venir voir sa mère, son frère, sa sœur et sa belle-sœur pour leur annoncer sa disparition prochaine.
Louis doit trouver le courage de parler à ses proches. Cependant, dès les premières retrouvailles, dès les premières embrassades, la tension est palpable. Il y a l’euphorie pour certains, il y a les remontrances pour d’autres.
Au gré de ce dimanche en famille, les souvenirs affluent, les reproches affleurent, les plaies sont toujours présentes.
Les mots se posent avec délicatesse, avec attention. Les mots sont réfléchis car le conflit menace, la parole est fragile. Chaque mot peut être le déclencheur d’une dispute, d’une porte qui claque, d’un reproche qu’on ne pense pas.
Les heures passent, la maladresse succède à la rancœur, et l’amour reprend sa place. Malgré les non-dits, les phrases un peu trop longues et les silences, il y a de l’amour, un amour pudique, un amour qui a perdu les gestes et qui attend du langage qu’il le répare.
Des mots poétiques, puissants et denses qui racontent les liens familiaux et traduisent la difficile communication.
Une pièce moderne et intemporelle.
PS : Pour celles et ceux qui le souhaitent, la pièce joue actuellement au théâtre de l’Atelier à Paris. Elle est incroyable, aussi puissante que le texte, les comédiens sont magistraux. Elle part également en tournée au printemps.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« (…) ce ne sont pas des lettres, qu’est-ce que c’est ? de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien, comment est-ce qu’on dit ? elliptiques. Parfois, tu nous envoyais des lettres elliptiques. »
« Ces petits mots – les phrases elliptiques – ces petits mots, ils sont toujours écrits au dos de cartes postales. »
« Ils voudraient tous les deux que tu sois plus là, plus présent, plus souvent présent, qu’ils puissent te joindre, t’appeler, se quereller avec toi et se réconcilier et perdre le respect, ce fameux respect obligé pour les frères aînés, absents ou étranges. Tu serais un peu responsable et ils deviendraient à leur tour, ils en auraient le droit et pourraient en abuser, ils deviendraient à leur tour enfin des tricheurs à part entière. »
« Les gens qui ne disent jamais rien, on croit juste qu’ils veulent entendre, mais souvent, tu ne sais pas, je me taisais pour donner l’exemple. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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