La lumière du japon illumine ce magnifique roman.
Sur l’île de Naoshima, Masao est ouvrier. Il répète chaque jour les mêmes gestes, sa journée est rythmée par la répétition de ses tâches et la sonnerie qui annonce la pause puis la fin de la journée. Chaque soir, il prend le ferry pour rejoindre son petit appartement.
Un soir, sa routine est cassée. Quelqu’un l’attend à la sortie de l’usine. En plongeant son regard dans celui de la jeune femme de l’autre côté de la voie, Masao reconnait sa fille, Harumi. Ils ne sont pas vus depuis plus de dix ans. Elle n’est plus l’adolescente sur la réserve qu’il a vu la dernière fois. Elle est devenue une femme accomplie, une architecte venue travailler sur un projet de musée.
Harumi est venue renouer avec son père. Elle est aussi venue pour qu’il lui parle de sa mère.
A chaque rencontre entre le père et la fille, un lieu ou un objet va être symbole de confidences et d’un moment partagé et raconté par Masao.
Avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, il va se confier à travers des moments de sa vie, des objets qui l’ont marqué, des lieux qui l’ont façonné.
Par bribe, par touche, comme un peintre, il dessine le portrait de la femme qu’il a aimé : la mère d’Harumi. Il conte l’amour qu’il portait à cette femme différente et solitaire.
Par une écriture empreinte de poésie, de douceur et de pudeur, ce roman raconte les retrouvailles entre un père et sa fille.
Le calme qui se dégage de cette histoire nous enveloppe. On se balade avec les personnages sur les plages et les mers. La lumière illumine ce récit.
Bercé par les flots et par l’amour qui se dégage, on découvre la vie de cet homme, un homme pudique, un homme amoureux que la disparition de sa femme a brisé. Un père qui avance pas à pas vers sa fille pour la retrouver, qui ose la suivre dans les musées qu’elle lui fait visiter, qui se laisse guider à travers les arts qu’elle lui donne à voir.
Une belle balade pleine de lumière, de douceur et d’amour.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« (…) je t’aurai aimé jusqu’au bout des terres. Il faudra que tu entendes combien c’est à la fois immense et trop peu, comme le plus beau des papillons posé sur la branche de l’arbre qui s’effondre. »
« Cette eau-là, sous l’éclat de la lune, ça ressemblait plus à une robe, pour elle. Une parure. Et, pour moi, ça dessinait une route. Et, peut-être, pour nous deux ensemble, une sorte de lisière. »
« Qu’on soit connaisseur d’art ou pas, ouvrier ou empereur ou tout ce que tu veux, ça n’y change rien. Il y a juste à s’approcher. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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