
Dans ce livre très émouvant, Sarah Biasini écrit à sa fille qui vient de naître. Elle lui raconte la joie de son arrivée, ses doutes sur la maternité, sa peur de ne pas être « une bonne mère » et son amour qu’elle a pour elle. Elle lui transmet l’héritage de sa famille et notamment celui de sa grand-mère.
L’auteure remonte sur trois années, à partir de 2017, pour parler à sa fille de leur histoire. Elle part de ses souvenirs et des moments que lui ont raconté ses proches et notamment son père et ses grands-parents. A ces événements s’ajoutent des flash-backs sur des moments de sa vie qui ont de l’importance pour elle, qui l’ont aidé à grandir, à se construire et à devenir la femme et la mère qu’elle est aujourd’hui comme son goût pour la danse même si elle n’a pas le bon rythme, son amour pour le théâtre et sa rencontre avec son compagnon.
L’auteure parle des absents et notamment l’absence de sa mère, Romy Schneider, partie quand elle avait quatre ans. Dans son roman, elle ne raconte pas l’histoire de l’actrice mais celui de sa mère. Dans son livre, elle l’appelle « maman », « ma mère » et seulement une seule fois « Romy Schneider ».
Son roman ressemble à une longue et jolie lettre remplie d’amour, de sincérité et de tendresse. Sarah Biasini s’y pose des questions aussi : Comment on se construit quand il nous manque un parent ? Comment devient-on une bonne mère quand on a peu connu la sienne ? Comment ne pas trop étouffer son enfant quand on a peur de le perdre ? Comment ne pas avoir peur à son tour d’abandonner son enfant et partir trop tôt ? Comment ne pas avoir peur de la perte quand elle a fait partie de votre vie ?
C’est un très beau roman sur le partage et la transmission.
Ce livre est une très belle déclaration d’amour d’un parent à son enfant.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« La vie telle qu’elle nous arrive, avec son lot de hasards, de rencontres fortuites, d’événements, est décidément plus forte que n’importe quel roman ou scénario. »
« Je fléchis légèrement mes genoux pour être à sa hauteur, ma bouche sur sa joue, mon nez dans son cou. Je ferme les yeux, je mémorise son corps, la texture de sa peau. »
« La vie t’amène des histoires nouvelles, pas des histoires anciennes. Elle te surprend et ne t’amène jamais ce que tu attends. »
« Elle aurait aussi bien eu le droit de ne pas tout dire. Il y a des choses dont on ne peut pas parler. On se dit que personne ne peut les entendre. On ne veut pas évoquer ses faiblesses, les faire vivre, dévoiler cette part de soi, honteuse peut-être ou moins belle. »
« Comment vais-je t’apprendre la confiance en soi, au plus tôt, moi qui peine encore à trouver la mienne ? Comment épanouir ta féminité, moi qui me maquille à peine, me donne un coup de peigne un jour sur deux et porte jean, basket et culotte Petit Bateau ? »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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