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"La belle époque de Mathilde et Jeanne" de Valentine Picard



Dans son roman « La belle époque de Mathilde et Jeanne », Valentine Picard rend un très joli hommage à ses deux grands-mères en nous racontant leur jeunesse passée à la fin du XIXème siècle.


Ce roman racontant l’histoire de ces deux femmes, Mathilde et Jeanne, mêle archives familiales et historiques. De 1892 à 1900, on suit Mathilde et Jeanne de leur adolescence à leur début de jeune femme et de jeune épouse. Mathilde grandit à Ferrière-la-Grande, dans le Nord de la France. Elle a 12 ans en 1892 quand elle passe son certificat d’étude, faisant partie des quatre filles présentées par l’institutrice et l’obtient avec fierté. Sa petite-fille retrace son quotidien dans son village rythmé par les fêtes, les bals et les foires, ses études jusqu’à ses 16 ans dans la pension de jeune fille, son talent de couturière et les vêtements qu’elle crée et puis son premier bal et sa rencontre avec son futur époux, Eugène. Jeanne grandit en Bourgogne, dans le village d’Arnay le Duc. Jeanne est une élève brillante avec une passion dévorante pour les livres et une très grande rêveuse qui aimerait partir et voyager. Elle étudie à l’école des Sœurs de la Providence jusqu’au décès de son père où elle devra arrêter ses études et mettre de côté ses rêves. Avec sa mère et sa sœur, elles vont tenir un commerce de lingerie.


Les derniers chapitres croisent le destin de ces deux jeunes femmes qui vont se rencontrer à Paris pendant l’Exposition Universelle de 1900. C’est une première rencontre avant que la vie les réunisse à nouveau lors du mariage de leurs enfants trente ans plus tard. Mathilde et Jeanne qui s’osent à des confidences sur leurs études, leurs rêves de voyage, leur première fois à Paris et leur fierté d’être là au pied de la Tour Eiffel.


Le livre retrace les moments importants de Mathilde et Jeanne : la fierté d’obtenir son certificat d’étude alors que peu de jeunes filles étaient présentées, de pouvoir continuer ensuite d’étudier, de réfléchir sur le métier qu’elles souhaiteraient exercer, leurs rêves, les moments plus douloureux et la rencontre avec leur futur époux : lors de son premier bal pour Mathilde et à l’Exposition Universelle pour Jeanne.


C’est un roman qui rend hommage aux femmes qui grâce à leurs études et à des parents modernes, s’émancipent, continuent d’apprendre et de rêver. Mathilde et Jeanne sont deux femmes fortes. Même si dans la société patriarcale dans laquelle elles vivent, elles ne peuvent pas s’affranchir complètement des traditions qui pèsent sur elles. Elles ont su trouver leur place, prendre le contrôle de leur destin, accepter leur rôle d’épouse et de mère avec fierté.


Ce livre est une histoire de transmission, d’héritage. Il nous rappelle où on vient. Nous grandissons et nous nous construisons à travers nos aïeuls, par un trait de caractère en commun ou une ressemblance physique. On est bercé par les anecdotes de leurs vies qu’ils prennent plaisir à nous raconter. On les découvre à travers les âges et les photos.


J’ai beaucoup aimé ce roman pour le portrait de ces deux jolies rêveuses de la Belle époque qui vont faire de leurs rêves et de leurs instructions une force dans leur vie.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Et ce fut pour Mathilde un grand moment de fierté lorsqu’elle se présenta devant eux, les yeux brillants d’une joie profonde, diplôme à la main et tête ceinte d’un ruban tricolore… »


« Jeanne-la-rêveuse, la tête dans les étoiles, vagabondait aux quatre vents, s’imaginait tour à tour exploratrice, archéologue et même journaliste ou bien encore écrivain…Jeanne-la-sérieuse, les deux pieds ancrés dans la terre de Bourgogne, savait pourtant que ce n’était qu’un rêve. »


« Ce Paris-là excitait l’imagination de Mathilde bien plus que les gratte-ciels de New-York, les usines de Chicago ou l’or de Californie. Rythmées par le cliquetis de l’aiguille de sa machine à coudre, les pensées de Mathilde ne s’envolaient pas vers l’Amérique tant vantée par son fiancé. Si Paris la faisait toujours rêver, la raison la ramenait à la réalité. »


« Se tenir droite, cela signifiait faire face aux aléas de la vie, ne pas faillir et toujours regarder droit devant soi. »


« Il faut toujours croire au hasard, il sait parfois écrire de belles histoires… »


Et vous, quel passage vous a parlé ?



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