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« La Petite Bonne » de Bérénice Pichat aux éditions Les Avrils




Trois voix.


De la prose et des vers.


Des mots qui se répondent d’un côté de la page à l’autre.


Elle, la petite bonne, porte les couleurs sur son corps. Le rouge des heures passées à récurer, cuisiner, laver. Le bleu des coups. Le blanc des secrets passés.


Lui, Monsieur, porte les traces de la Grande Guerre sur son corps. Un visage défiguré. Des membres amputés. La perte de ses mains de pianiste.


Elle travaille dans le silence, la tête dans ses pensées.


Il s’est imposé le silence comme réponse à sa douleur, aux notes qui s’échappaient avant de son piano, aux bruits de ses cauchemars.


Et puis, il y a Madame, épouse dévouée, dévorée de culpabilité, s’oubliant dans les soins de son époux. Madame, qui sur la pression de Monsieur, accepte d’aller passer un weekend à la campagne chez des amis.


Les soins et la surveillance qui sont le quotidien seront assurées par la petite bonne pendant ce weekend. Les gestes de Madame repris par la jeune femme.


Pendant deux jours, la jeune et courageuse domestique rêvant d’un vélo pour porter son matériel va vivre avec le héros abîmé de la guerre.


Des débuts maladroits à se juger, des regards empreints de colère, un plan de Monsieur qui les bouscule. Mais aussi des mélodies, des notes, des gestes tendres. Et ce fameux plan…


Et puis cette troisième voix…


Une lecture puissante et originale.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Immobile au milieu de la pièce, elle écoute chaque note de cette musique qu’elle imagine ne pas comprendre, chaque mot de cette langue qu’elle ignore et qui la touche pourtant jusqu’au cœur. Immobile au milieu de la pièce, elle écoute passionnément jusqu’à ce que l’aiguille atteigne le centre du disque quand la musique n’est plus faite que de crachotements, quand le son a totalement disparu. »


« Elle aime ça, cette sensation inhabituelle, cette désinvolture inattendue. Elle s’endort des airs pleins la tête, plein la bouche, ça la change. »


« La symphonie se fait lointaine, la musique s’éteint doucement. Le rideau tombe. Silence. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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