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« La proie et la meute » de Simon François aux éditions du Masque




Un abattoir à la lisière d’un village, la plupart des habitants y travaillent. Un café au centre du village, la plupart des habitants s’y retrouvent et enchaînent les verres pour oublier la dureté du quotidien.


Des cabanes aux cimes des arbres, des moments de quiétude loin du village et de la violence de ses habitants. Un homme taiseux au-dessus de ses voisins.


En retrait de ce village et de ces habitants, un homme différent par sa fusion avec la forêt et par son physique. Romain, surnommé « Lapin » pour cette fissure de la lèvre supérieure. Romain qui porte en lui la dualité : la douceur et la violence.


La violence des habitants face à la forêt qui les entoure, des parties de chasse enivrer et pour s’amuser, des entraînements entre deux verres au centre de tir. La violence des habitants face aux champs qui les nourrissent, le besoin de s’enrichir toujours et de plus en plus. Des morceaux de bâtis pollués et enfouis sous les terres agricoles. Des combines illégales et de l’argent qui ruisselle. Des truands et des paysans avides de billets de banque.


Au sein de cette forêt majestueuse, entre les bruits de ceux qui l’habitent et les silences de ceux qui la détruisent, Romain tente de protéger son refuge, tout en exprimant sa colère face à la folie des hommes.


Quand cette nature est abîmée par la folie humaine, elle se révolte. Quand un homme perd la seule personne qui lui offre son sourire et son attention, il se venge. Quand un village cherche un coupable, il s’embrase.


Une forêt comme décor de ce roman qui emporte entre crime écologique et vengeance.


Une tension qui monte crescendo.


Dans ce roman à l’écriture maîtrisée et incisive, la beauté de la nature s’oppose à la noirceur des hommes.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Dans les coulisses du pouvoir, les armes, la chasse, l’alcool et le BTP marchent main dans la main en chantant des chansons paillardes. L’union fait la force. L’union octroie le droit de souiller la planète en toute impunité. »


« C’est tout un monde qui s’offre à lui, des constellations entières d’émotions et de personnages à explorer des heures durant, sans limites, sans jugements. Un univers de mots et de sensations, des vies à vivre par pages interposées, échappatoire immobile et magique. »


« Les mots, c’est rien que du décor. »


« Comme souvent, Romain n’essaie pas d’interpréter les paroles du garde-chasse sur le moment. Il les range pour plus tard, dans un coin de sa tête, les laisse faire leur chemin, sachant qu’au bout du compte elles trouveront leur place, comme les phrases d’un livre qu’on a aimé, ces mots qui résonnent juste pour nous, au bon moment. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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