Parfois le hasard nous fait tomber sur des livres qui font remonter des souvenirs. Des passages qui font résonance avec des moments de notre vie. Des mots qui nous font penser à nos proches.
Etienne Kern, en ouvrant un petit livre à la couverture coloré, découvre un paragraphe qui lui rappelle sa marraine, Irène. Une femme qui a conservé sa joie de vivre et son courage malgré la perte de son enfant et les oscillations de la vie.
D’un livre parcouru, de recherches comme ça juste pour se documenter, l’auteur part sur les traces de l’homme à la fameuse méthode : Emile Coué. La méthode Coué, encore pratiquée, parfois moquée, en tout cas célèbre expression. Si on se dit que tout va bien, alors tout ira bien.
Un homme né au milieu du 19ème siècle à Troyes. Enfant unique, il grandit entre un père taiseux au regard dur et une mère qui le cajole. Avec elle, ils se baladent sur les bords de la Seine. Après des études parisiennes, il reprend la pharmacie de sa ville natale et aime prendre le temps à expliquer les traitements qu’il prodigue, à écouter et à rassurer. Un homme doux qui au détour d’une visite à Nancy dans la ville de son épouse, Lucie, rencontre un professeur qui va changer sa vie.
Lui aussi, il veut montrer la force de l’esprit. Il sent que l’espoir, les mots rassurants peuvent faire autant de bien qu’un traitement médical. Il se dévouera corps et âme à son projet, à sa méthode. Il y aura des échecs, il y aura de grands succès. Il y aura des rencontres, des mots de remerciements, des voyages, des conférences, des écrits.
La vie d’un homme au projet un peu fou, croyant à l’optimisme et au bonheur. Un peu le précurseur du développement personnel.
Des passages d’Histoire, des moments romancés, des instants personnels.
L’imagination de l’auteur se mêle à la vie d’Emile Coué. Les souvenirs d’enfance se lient aux recherches. Les hommages de l’homme célèbre et les mots forts aux personnes qui sont chères à l’auteur.
Des pages pleines d’optimisme et de lumière.
La découverte d’un homme. La préservation de la joie. Les instants de vie à chérir.
Et finalement, il n’y a peut-être pas de hasard, juste des rencontres.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Ça sent la bêtise, la suffisance, les préjugés d’une autre époque. Et puis c’est simpliste, tellement simpliste. Vous avez mal ? Dites-vous « ça passe » et ça passera. Vous êtes malade, craignez de l’être ? Répétez cette phrase vingt fois matin et soir : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » C’est tout ? Oui. Voici la méthode, voici le grand secret : répéter, croire, imaginer. Répétez, croyez, imaginez et la migraine disparaîtra, les cheveux ne tomberont plus, les ulcères seront guéris. Des jours radieux viendront. Tout va bien. »
« Nous sommes la somme de nos amours. Et c’est la seule chose qui restera de nous. »
« Un jour, la réponse lui vient : il est un professeur. Un professeur d’optimisme. »
« Il sait les mots qui disent la guérison, c’est tout, et il croit qu’ils la font. Il sait mettre du sourire dans sa voix. Il sait la couleur. Il sait l’espoir. Et il met sa foi dans les mots. »
« Ensuite, je reprends mon carnet, j’écris. J’écris cette chambre, les arbres noirs. Le silence ne suffit pas. La vie est plus douce quand on la vit avec des mots. »
« Suis-je si différent d’eux ? Ils attendent, ils espèrent. J’écris. C’est pareil. C’est fuir. C’est se mentir. C’est regarder le monde, le grand réel vide et creux, et lui donner de beaux habits, le colorer de mots, tout miser sur ces mots. »
« Ecrire, c’est cesser d’affronter. C’est l’aveuglement heureux. C’est une joie qu’on s’invente. La vie meilleure. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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