Juillet 1980, veille de la fête nationale cubaine, Haydée Santamaria replonge dans ses souvenirs. Femme proche de Fidel Castro, figure de la révolution cubaine, elle nous raconte la jeune fille qu’elle était et comment son engagement est né au début des années 50, aux côtés de son frère Abel.
Au début des années 50, Haydée est une trentenaire vivant dans un petit village, que sa mère rêve de voir marier. Elle refuse chaque prétendant. Désespérée, sa mère l’envoie à La Havane, rejoindre son frère avec comme objectif que ce dernier lui trouve un mari.
Auprès d’Abel, Haydée rejoint les jeunesses du Parti Orthodoxe, groupe politique qui se bat contre la dictature de Batista. Jeune femme, mal dans sa peau, ayant peu confiance en elle, elle suit au départ son frère sans grand conviction politique. Mais le coup d’Etat de Batista en 1952 et sa rencontre avec un militant, Boris, qui sera son grand amour, va la réveiller et faire naître son engagement. Haydée est prête à tout pour son parti, elle n’a peur de rien, ni de prendre les armes, ni de mourir pour ses valeurs et ses combats.
Mêlant souvenirs et préparation de la révolution, Haydée nous confie des moments de sa vie et les combats politiques qu’elle a mené, sa rencontre avec des grandes figures de la révolution cubaine dont Fidel Castro. Elle raconte les réunions politiques autour de repas partagés, dans l’ambiance enfumée de leurs cigarettes dans l’appartement qu’elle partage avec Abel, fief de leurs rencontres politiques et de la préparation de leurs combats.
Dans cette biographie romancée, Amina Damerdji rend hommage à une femme engagée dont l’histoire parle peu, une grande figure de la révolution cubaine.
Par son écriture passionnante, cette fresque historique retrace l’éveil et l’engagement politique d’une femme et nous plonge dans les coulisses de la révolution cubaine. On découvre en même temps que le passé de cette femme, une partie de l’histoire de Cuba.
Le magnifique portrait d’une femme forte, engagée et combattante mais aussi celui d’une femme amoureuse et en deuil qui ne se remettra jamais de la perte des deux hommes de sa vie.
Une belle découverte, merci aux 68 Premières fois.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Mais moi, je préférais lire seule, mâcher les mots dans ma tête, m’en faire des couvertures. »
« Alors il y avait des livres que je lisais dehors, allongée sur la terre battue, au coin des routes que personne n’empruntait. A cette époque je me fichais à peu près de tout, y compris des invectives que je recevais si les tâches de terre sur ma jupe ne disparaissaient pas à la première lessive. De toute façon, ce que je préférais, c’était la littérature (…) »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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