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"Le grand feu" de Léonor de Récondo aux éditions Grasset



Venise. Ses lagunes. Ses flots. Ses couleurs.


Venise. Décor de ce magnifique roman .


En 1699, Ilaria voit le jour dans la Sérénissime. Sa mère la destine à une vie liée à la musique alors elle est confiée, nourrisson, à la Piéta, une institution qui recueille les enfants abandonnés et leur enseigne la musique.


Au milieu de ces femmes et de ces enfants, Ilaria grandit. Le chant l’envoûte. Mais c’est le violon qui l’appelle.


Elle a à peine six ans et tient dans ses bras son premier violon. Elle apprend ses premières notes. Le maestro Vivaldi, seul homme au milieu de cette communauté féminine, entend le don de cette enfant.

Derrière les murs de l’institution, Ilaria est studieuse. Elle étudie avec passion, lit et écrit les notes, joue et rejoue ses partitions.


Son amitié avec Prudenza, jeune fille de bonne famille, venue étudier la musique pour parfaire son éducation, lui ouvre les yeux sous un autre monde. Il y a une vie derrière ses hautes pierres. Et Ilaria rêve de Venise, de découvrir la ville. Elle entend le monde de sa fenêtre, elle veut le voir. Elle veut être subjuguée par ses couleurs et ses lagunes.


Et Prudenza lui ouvre les portes. Et Prudenza lui fait découvrir le monde et ses passions. Il y a d’autres regards que l’on croise quand on sort pour la première fois… Il y a d’autres passions que la musique…


De son écriture rythmée, poétique et musicale, l’auteure nous conte cette passion qui consume. La passion pour son art. La passion amoureuse.


Les partitions musicales qui emportent. L’archet qui frôle à peine les cordes du violon d’Ilaria. Les mots traduisent les notes et font vibrer ces pages.


Un roman passionnant et flamboyant qui rend hommage aux Arts.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Elle aime les mots, les lettres qui s’assemblent et se défont. Elle aime les faire bouger dans sa tête, les voir danser, elle aime faire exploser leurs rondes dans son esprit. »


« Les ombres s’étirent, le soleil se penche sur la lagune, les martinets, les mouettes, la faune et la flore se suspendent à la voix qui s’élève. Un éclat qui déchire le temps et qui, aussitôt passé, se recoud, ne laissant comme souvenir qu’un point, minuscule suture, dans leurs cœurs à toutes. »


« Il ajoute, les instruments passent de main en main, ils restent vivants et nous progressons. Tu vas voir, chaque violon est un monde qui s’ouvre. »


« Toute la sensibilité du monde est dans la voix. La peur, les outrages, les doutes, l’amour. Tout. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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