Dans le village de Campo, au Cameroun, Zacharias est un pêcheur aux doigts d’or qui manie avec agilité son filet pour nourrir son village et les femmes de sa vie, son épouse et ses deux filles. L’arrivée de la Compagnie au sein de leur famille, lui procure beaucoup d’espoir et de rêves d’enrichissement. Il s’imagine vendre plus de poisson et gâter sa famille. Cette arrivée est bien un changement de vie dans celles des pêcheurs comme Zacharias, c’est aussi une source de tension. Zacharias ferme les yeux jusqu’au drame, …
A Doula, Zachary, surnommé Petit Pa’ par sa mère, est un enfant sage et studieux. Il ne veut pas aggraver la peine qu’il lit dans les yeux de sa mère, qui pour ne plus voir les démons du passé, les noient dans l’alcool bon marché. Aux côtés de son ami, Achille, il grandit dans l’insouciance malgré la pauvreté et les conditions précaires de vie. La fin du lycée et l’entrée dans la vie d’adulte marquent la fin de cette légèreté. Il faut trouver de l’argent, un travail plus ou moins convenable. Achille et Zachary ont des rêves qui vont de l’autre côté de la mer. Alors ils tentent le tout pour le tout…
A Paris, Zachary est devenu Zach. Il a fui le Cameroun pour l’Université de Nanterre. Le voilà, assis sur les bancs de la faculté de psychologie, puis psychologue pour enfants, marié à la courageuse et audacieuse Julienne, puis père de deux adorables jumelles.
Zacharias, Zachary, Zach. Trois prénoms. Trois parcours. Trois histoires qui nous sont contées dans ce très beau roman.
Des allers-retours entre ces personnages et au fil des pages, des histoires qui s’emboîtent. Deux époques avec silences et secrets qui vont finir par se réunir et dénouer les liens d’amour et familiaux. Des hommes qui portent le poids de leurs erreurs et des secrets, des femmes fortes et résistantes.
Un roman dense, aux thèmes multiples. Une histoire qui emporte et qui nous berce des paysages du Cameroun, aux rues parisiennes, des places de marchés bruyantes aux murmures de l’océan.
Du rythme, de la lumière et des émotions.
Un bel instant romanesque.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« La vie d’un homme ne tient pas en quelques mots : il est né, il a vécu, il est mort, ci-gît-il. Pour qui veut l’entendre, le récit est beaucoup plus long, plus tortueux. Il contient des joies, des peines, des rencontres, des déchirures, des amours et des deuils. Il est fait d’embardées, d’échappées belles, de chutes, de chemins de traverse, de sens unique, de culs-de-sac, de morts et de vivants. »
« Je la croyais au mieux naïve, au pire légèrement arrogante. Julienne était simplement courageuse et pragmatique. La peur n’empêche pas le pire d’advenir, autant ne pas l’anticiper. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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