Tout part d’une page blanche. La peur de l’écrivain. La page blanche face à soi. Plus rien à écrire, à imaginer.
Une enveloppe avec des pages blanches, la mission d’un mystérieux américain.
Des pages blanches distribuées à la messe pour écrire ses péchés.
Des pages blanches dans une cellule et des chansons à écrire pour retrouver sa liberté.
A cause des pages blanches qui s’accumulent autour de lui et de son incapacité à écrire, l’écrivain Carl Vausier va se retrouver embarquer dans une folle aventure.
Dans les rues d’Haïti aux proies à la violence, aux feux et aux règlements de compte, Carl se lance dans une course poursuite pour comprendre les situations de plus en plus dangereuses qu’il croise au fil des pages.
Là où ses personnages imaginaires l’ont quitté, il rencontre dans les rues de son pays, des personnages haut en couleurs : un espion américain sous couverture, un chanteur de rap au nom d’un symbole de mathématiques, des gangs plus dangereux les uns que les autres, un inspecteur de police aux lunettes noires et au penchant pour la bouteille ainsi qu’une mystérieuse jeune femme qui manie avec aisance les armes.
Aux côtés de cet écrivain en panne d’inspiration, on se lance dans cette quête sous fond de guerre des gangs et de pauvreté. Un manque de fiction qui se mêle au réel. Une quête de l’imaginaire qui devient réel.
La réalité de la vie sur l’île est pourtant bien présente et est le décor de cette histoire. L’auteur, à travers son personnage, raconte les politiciens véreux, les gangs qui sévissent, les règlements de compte mortels, les villes transformées par les incendies et les combats, la pauvreté qui sévit et qui abîme la jeune génération.
Une course palpitante où l’on retient son souffle, s’insurge, rit, sursaute, enfin tout ce qui fait vibrer un bon roman.
Un livre trépidant, mêlant aventure, humour et faits sociétaux, à découvrir !
Les passages du livre qui m’ont touché :
« La détresse de ce peuple est une mine d’or attirant tous les flibustiers de la planète. »
« La ville attend frénétiquement la nuit pour pouvoir se draper pudiquement dans son manteau d’obscurité. Le jour, il lui est impossible d’éviter les regards. Elle doit croire encore qu’il existe des hommes et des femmes capables de s’indigner de son état, de verser des larmes sur le sort des enfants de rue devenus chair à canon (…) »
« Les hommes sont devenus des parasites qui grignotent sans cesse la nature. Moins nombreux ils sont dans un espace donné, plus ce lieu conserve son innocence, sa verdure, sa beauté. Cela m’attriste de constater les dégâts irréparables que nous causons à notre environnement. Notre suicide ne concerne malheureusement pas que nous. Nous entraînons dans notre perte la planète, et nous n’en sommes que plus condamnables. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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