Il y a souvent des écrivains dont les livres nous accompagnent tout au long de notre vie. On les découvre enfant, dans les bibliothèques poussiéreuses de nos aïeuls ou sur les étagères des médiathèques, on continue à les lire pendant notre jeunesse pour connaître toute leur œuvre, puis on les relit à l’âge adulte et les phrases découvertes enfant, résonnent encore plusieurs années après.
Pauline Dreyfus conte dans ce livre le lien particulier qui la lie à Colette. Elle raconte la maison de son enfance, les bois qui l’entourent, les odeurs qui marquent et fait ainsi le lien avec la maison de Saint-Sauveur en Puisaye où Colette a passé son enfance.
En replongeant dans les textes de Colette, elle partage avec nous des passages qui l’ont touchés, des livres qui l’ont marqué et ceux qui l’accompagnent.
Des moments de vie de l’auteure se mêlent à ceux de Colette et c’est un très beau portrait de femme qui se dessine.
En partant de l’œuvre de Colette, l’auteure évoque des thèmes très présents dans les livres de l’écrivaine comme la nature, les animaux, les lieux, la maternité ou encore l’amour. Au fil des pages, la vie de Colette nous est racontée et nous retrouvons la femme aux multiples facettes. La femme qui fut à la fois écrivaine, danseuse de music-hall, journaliste. La femme au cœur plein d’amour pour les animaux et qui eut souvent le cœur brisé par les hommes. La femme dont la nature est son lieu de ressourcement. Colette aime se balader à travers les forêts, sentir les embruns de la mer, fuir la capitale pour se retrouver au milieu de lieux entourés d’arbres et de fleurs.
A la lecture de ce récit, on retrouve la plume de l’auteure et l’envie de replonger à notre tour dans ses textes. Comme les thèmes de Colette, toujours universels, les réflexions personnelles de l’auteure sont aussi proches de nos quotidiens. Ces souvenirs font sens avec les nôtres. Il y a des passages qui font réfléchir et d’autres qui nous replongent dans nos souvenirs.
Ce livre rend aussi un très bel hommage à la femme moderne et libre.
Un très beau lien conté entre deux écrivaines.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« (…) la vraie vie a lieu pendant l’été ; et tout le reste de l’année se passe à attendre ces journées sans prix. »
« Quand la maison d’enfance n’est plus, l’adulte devient cet oiseau sur la branche pour qui il y aura désormais des maisons, mais plus jamais la maison. »
« Aimer les livres de Colette, c’est avant tout aimer les plantes, s’attendrir sur les bêtes, et souvent, moquer les faiblesses des hommes. »
« Tous les lecteurs ne deviennent pas écrivains mais tous les écrivains se sont empiffrés de lecture dans leur enfance. Et comme le faisait remarquer Proust, le temps passé à lire n’est pas hors la vie ; ce sont au contraire les moments les plus mémorables de l’enfance. »
« Peu importe, l’amour devrait ainsi toujours se moquer des contingences et rester ce qu’il est : une conversation ininterrompue. »
« Et c’est parce que le monde dont parle Colette est d’une grande banalité que ses livres sont universels. »
« Colette sort des cavernes pour bon nombre de nos contemporains. Ses livres s’apparentent à une leçon de style et de couleurs, très loin de l’écriture blanche en vogue ces dernières années. Colette n’est pas une romancière ou une mémorialiste, elle est une poétesse. Et à ce titre, elle nous fait voir le monde avec des yeux neufs. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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