C’est un minuscule hameau. Trois maisons en haut de la commune. Excentré du village.
Une nature omniprésente. Les grands arbres encerclent ce village. A deux pas du hameau, c’est la forêt profonde.
Trois maisons. Deux pour une famille et la troisième pour la vieille Rose.
Ensemble, ils vivent au gré du pouvoir des puissants. Ensemble, ils sont soumis au pouvoir de la nature.
Les terres sont, une année, avares et l’autre, nourricières. Les années fastes, il faut donner aux maîtres et en garder un peu pour prévenir de la famine. Le froid, la faim, la dureté du travail, rythment le quotidien de cette famille. La vie les malmène, jamais ils ne se plaignent.
Un soir, une petite fille surgit. Madelaine.
Il faut apprivoiser son côté sauvage. S’approcher d’elle progressivement. L’adopter et accueillir une nouvelle tête au milieu des habitants de ces trois maisons.
Très vite et malgré sa petite taille, Madelaine apparaît comme une enfant courageuse, déterminée et battante. Elle abat autant de travail que les garçons de la famille. Elle ne se plaint jamais, connait la forêt et est avide d’apprendre.
Derrière ce fort caractère, cohabite une flamme. Une flamme qui se réveille face à la violence, aux douleurs de la vie et aux injustices.
Madelaine peut travailler la terre pendant des heures sans que son corps ne faiblisse. Une lueur de colère surgit dans ses yeux face aux injustices des puissants. Une violence l’anime soudain et rien ne peut l’arrêter.
La nature cohabite avec ses habitants dans une atmosphère dure, parfois violente et souvent contraignante. La vie rappelle les plus faibles et affaiblit les plus résistants. Les saisons passent, le vent glacial et la neige laissent leur place aux chaleurs suffocantes. Les blés se fauchent ou la terre reste infertile en fonction des saisons.
Les saisons passent. Madelaine grandit. Elle garde sa détermination et apaise sa violence jusqu’au geste de trop…
Les saisons passent et les pages emportent. La nature nous enveloppe. Ses habitants souffrent et nous souffrons avec eux. Les liens familiaux se resserrent.
Une écriture à la fois vibrante et lumineuse.
Une pause littéraire au milieu de cette nature qui est reine et maîtresse des lieux et de ses habitants.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Il n’est pas rare que nous nous asseyions quelques instants en silence, moins par épuisement que pour nous fondre dans ce lieu si familier, la forêt est notre jardin, notre pays, nos racines. »
« Il y a quelque chose de l’ordre du dépassement de soi sur lequel ils ne mettent pas de mots. S’ils savaient le dire, ils parleraient d’amour – celui des familles et celui du sang, celui de la loyauté et du don, qui leur prend les tripes et les relève quand l’épuisement les fait tomber, celui qui les précipite pour aider celui qui a trébuché. »
« La maison contient le pays, lui donne un sens, la maison est le pays »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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