Emna, avocate à Tunis, accepte une mission confiée par l’Union Européenne, en partant pour Djerba afin de rédiger un rapport sur l’autonomie des femmes de Tezdaine.
Elle, la femme en apparence libre, portant mini-jupe et jean moulant, va être confrontée au conservatisme du village.
Elle, qui se sent libre de s’exprimer comme bon lui semble, va prendre conscience du silence qui entoure ces femmes.
En effet, ses concitoyennes cachent leur corps sous d’ample tunique, acceptent les travaux pénibles des champs et d’être payées moitié moins que les hommes, se taisent sous les coups et la violence de leur mari, père ou frère. Dans la Tunisie contemporaine, elles acceptent sans se plaindre des traditions et des coutumes anciennes.
La rencontre avec ces femmes va changer à jamais le regard d’Emna sur cette prétendue modernité.
Ces deux mois passés sous le soleil et la chaleur de Djerba vont transformer Emna. Elle qui a débarqué de la capitale avec une multitude de préjugés et pensant rendre sa liberté aux femmes des campagnes, va se retrouver face à des femmes fortes et courageuses, et surtout face aux limites de sa propre vie pas si libre que ça.
De ces discussions du mardi après-midi autour de thé et de pâtisseries, Houria, Myriam ou encore Insaf vont faire grandir Emna. De son côté, Emna, par ses compétences juridiques, va défendre leurs droits et leurs libertés.
Un livre qui nous balade dans les paysages si riches et magnifiques de Djerba, entre mer et désert, et qui en même temps conte de très beaux portraits de femmes courageuses et libres, très loin des préjugés connus.
Une histoire qui met en avant la sororité et l’amitié.
Les mots sont empreints de chaleur et de luminosité.
Une très belle balade sous le soleil tunisien.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Il s’allume, s’éteint, se rallume pour s’éteindre encore ; arithmétique de pendule, scandant la chose puis son contraire : lumière, obscurité, vide, plein, beauté, laideur, passion, indifférence ! Des opposés qui se succèdent, interchangeables, confondus dans une absolue insignifiance … »
« De l’improbable, du possible, du pas certain. Quand les choses ne vont pas comme je veux, je croque un bout de possible et poursuis mon chemin. »
« « Pourquoi me dis-tu toutes ces choses ? – A cause des occasions perdues et des « tout à l’heure ». » »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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