Dans ces années de l’entre-deux, après la crise de la quarantaine et à l’aube de la cinquantaine, la narratrice perd pied. Au milieu de ce grand lac qu’est la vie, elle ne touche plus le fond et ne voit plus le large. Ces romans ne rencontrent pas le succès souhaité. Sa fille est partie pour ses études.
Alors, pour écrire une nouvelle page à un âge où on voudrait qu’elle laisse sa place, la narratrice se lance dans une formation. De l’écriture, elle passe à la pédicure.
Pendant plusieurs semaines, elle se forme pour devenir podologue. Quand elle reçoit son diplôme, elle ressent énormément de fierté et ignore les critiques.
A Marzahn, dans un quartier de Berlin, elle soigne et prend soin des pieds des habitants. Entre les bains de pied, les soins, les ongles coupés et les talons massés, la narratrice recueille les confidences et les bouts de vie de ses patients. Des histoires ordinaires, des secrets universels, des destins un peu cabossés, chaque personne qui s’assoit dans ce fauteuil rose et plonge ses pieds dans le bac, se raconte. Et la narratrice écoute, rassure, conseil. Des pieds soignés et un cœur soulagé.
Ce rendez-vous, chaque habitant de Marzahn l’attend et le note avec minutie dans son agenda. Et la narratrice, avec douceur et professionnalisme, devient la confidente de ses patients.
Un livre touchant sur les liens qui se crée au sein des quartiers. Une histoire qui met en avant l’humain et l’amitié.
Des tendres confidences, une nouvelle page et une découverte d’un quartier de Berlin, ancienne cité de la RDA.
Chaque chapitre raconte la vie d’un patient et dévoile celle de la narratrice.
Une jolie comédie.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Comme tu émerges au milieu du grand lac et continues à nager, tu peux voir beaucoup, comprendre beaucoup et imaginer plus encore. »
« Pendant que nous discutons et que le ciel s’assombrit au-dessus des termes de Saarow, je suis prise d’un élan comme un coup de foudre, fait notre éloge à toutes les trois qui sommes certes pleines de manies, mais qui au moins ne sommes pas des pimbêches, nous pouvons nous serrer les coudes si nécessaire et faire du travail formidable dans un institut formidable avec des clients formidables, des héroïnes du quotidien, oui voilà, c’est ce que nous sommes, (…) »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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