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« Pages volées » d’Alexandra Koszelyk aux éditions Aux Forges de Vulcain





Des carnets toujours à portée de main pour conter les siens. Des pages noircies sans savoir si elles sont à la fois pour un futur manuscrit ou pour un apaisement, sûrement un peu des deux. Des mots pour réparer.


A ceux qui aiment les livres, la littérature apporte beaucoup et peut même servir de refuge. Les aventures des personnages permettent de s’évader, les personnages de fiction deviennent des amis, des proches, des confidents ; les mots d’être décortiqués et de comprendre ainsi le sens de ce qui nous entoure.


Dans ce récit fort et sensible, l’auteure revient sur le drame qu’elle a connu alors qu’elle n’a que 8 ans ; la perte de ses parents dans un accident de voiture. Il faudra donc avancer dans le livre de la vie avec des pages déchirées, des mots effacés, des personnages en moins. Il faudra grandir avec des questions en suspens et des manquements.


La littérature et l’écriture vont ainsi devenir des alliés puissants pour l’auteure. Les livres deviennent son refuge. L’écriture, le moyen de raconter ce qui est tu.


Pendant quelques mois, d’un été à un hiver, l’auteure s’est replongée dans son histoire familiale.


Amoureuse des mots, elle les a assemblés. Passionnée par la langue, elle a creusé leur étymologie. Et l’histoire de ces mots a écrit sa propre histoire. Elle a retracé les mots perdus pour se comprendre et combler le vide qui demeure en elle.


Et tous ces mots forment de très belles pages. Et tous ces mots rendent un hommage touchant à sa famille et ses proches. Et tous ces mots portent l’amour de la littérature.


Il y a eu des pages volées et il y a ces nouvelles pages empreintes de douceur et d’émotions.


Une très belle balade littéraire.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Il y a quelque chose de mystérieux dans l’écriture d’un roman. Il nous appelle, on sait que quelque chose est là, en germe. On ne peut faire autrement que de l’écrire. »


« Je ne sais pas faire autrement qu’ouvrir des livres et me fondre dans cette mélodie d’univers, d’histoires et de mots qui me pansent et me font rester en mouvement. Avec eux, respirer et vivre. »


« L’autre, ce double de papier, n’est plus un menteur ou un barbare, mais bien un ami, une personne à laquelle le lecteur peut s’identifier ; et si, au contraire, il éprouve du rejet, il a tout de même le temps de le comprendre. Le temps d’un roman. Là où la réalité est plus souvent immédiateté, le livre nous apporte la sagesse de plusieurs années. »


« L’écrit, lui, n’est pas incarné, loin des trahisons de la voix qui se module, part dans les aigus, l’écrit pose, permet des retours, sans toutefois gommer le geste originel taillé au couteau, taillé de près, dans cette âme à nu. »


« L’imaginaire serait-il donc notre pierre angulaire ? S’éloigner, prendre de la hauteur, imaginer, revenir éveillé et grandir dans cette nouvelle réalité. »


« On aurait tort de dire que la littérature ne peut rien. Elle peut, au contraire réunir ou éloigner, faire comprendre, même dans l’entrelacs des lignes, qu’elle peut rapprocher, d’une belle embrassade entière, une union, à un frôlement de doigts. C’est déjà ça. Et c’est beaucoup. »


« Le livre libère / le livre = liber. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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