Deux femmes et une passion commune pour la photographie.
Mona raconte ce qui l’entoure, ce qui la touche, la met en colère par ses photos. Elle a choisi une vie d’artiste à Beyrouth, loin des aspirations de ses parents. Une vie de bohème, aux fins de mois souvent difficiles, qui la conduit à photographier aussi bien des mariés pour se nourrir que des femmes précaires pour dénoncer. Elle mitraille son pays, compose avec le beau et le sombre, crée des sujets, assemble les images, les juxtapose pour ensuite les exposer aux yeux de tous.
Marie a découvert la photo par hasard. De ses débuts imprécis et flous, elle a persévéré et appris seule. Elle photographie les paysages de son enfance, les animaux qu’elle aperçoit pendant ses longues marches, sa famille et ses amis.
Marie et Mona ont vécu à un siècle d’écart. Quand la première a connu le Liban du début du XXème siècle, les prémices du féminisme, la liberté des femmes ; la seconde affronte les crises du pays. Cependant les deux grandissent avec le poids des traditions, des préjugés et du regard des autres.
Alors que Mona s’interroge sur son art, son pays et son futur en tant que photographe, elle découvre lors d’une randonnée une somptueuse maison à l’abandon. Cette bâtisse appartient à Marie Karam, une photographe considérée comme marginale.
Intriguée, Mona se renseigne sur cette femme photographe et tombe sur ses journaux intimes. En découvrant Marie et son œuvre, c’est elle-même que Mona redécouvre. Cette rencontre va nourrir son art et lui permettre d’avancer avec plus de légèreté.
Un roman passionnant qui dessine deux portraits de femmes libres et talentueuses.
C’est aussi une découverte du Liban et de son histoire tout le long du XXème siècle, et un hommage au premier courant de féminisme et aux femmes qui se sont battues pour faire avancer les droits et l’histoire.
Un roman parlant d’art, de passions et de libertés.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Photographier l’ordinaire, le familier, l’invisible, pour apprendre à mieux voir. »
« Aller de l’avant. Drôle d’expression de la langue, qui, pour signifier le futur, fait référence au passé. »
« Au fond, je suis et reste une rêveuse, aspirant à m’abîmer dans les paysages que j’ai tant aimés. »
« Je lis comme on marche sur un sentier sans savoir où il mène. Chaque fois que j’ai un cahier entre les mains, que je déchiffre difficilement certaines phrases, que je bute sur une tâche d’encre, un mot effacé, une page qui gondole, peut-être en raison de quelques larmes versées, j’ai le cœur qui bat plus vite. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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