Une comédienne repart avec sa mère sur les lieux d’enfance de cette dernière en Roumanie pour comprendre les secrets des femmes de cette famille.
Dans ce village de Roumanie entre contes, histoires de vampires, règlements de compte, histoires politiques, histoires familiales, les femmes s’affrontent. La grand-mère Lucia, du haut de ses 93 ans, garde le silence, la tante Véra s’épuise dans les tâches domestiques pour calmer sa colère, et la mère Jana, se perd dans ses souvenirs et ses mensonges.
Au milieu de ces trois femmes, il y a la narratrice qui tente de percer les secrets, déceler le vrai du faux dans les paroles de cette famille. Savoir ce qui est conté et ce qui est réalité.
Un voyage de sept jours.
Sept jours pour entendre cette grand-mère, cette tante et cette mère. Sept jours pour comprendre leur histoire et le mal qui les touche toutes. Sept jours pour déceler le secret qu’elles portent toutes entre elles. Sept jours pour révéler ce qui lie chacune de ces femmes.
Beaucoup de styles littéraires se mélangent. L’auteure démêle la pelote familiale. Par ses questions et les lieux du village qui a vu grandir sa mère, elle retrace l’histoire des femmes de sa famille, de sa mère et la sienne.
Il y a la réplique qui se clame avec verve, les mots de la tragédienne, la prose de certaines pages, le rythme des suivantes et la poésie qui émeut sur d’autres passages.
Un roman hybride.
Un hommage aux mères. Un hommage aux femmes de nos familles, celles qui nous façonnent, nous élèvent et nous aiment.
C’est l’histoire d’une famille, d’un secret porté par chaque femme. Ce sont des mots enfouis au fond de chacune d’elles et posés par l’auteure sur les pages d’un carnet.
Ce sont des confidences au milieu des contes.
C’est un instant de poésie.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Les yeux dans les constellations. On dit que le ciel est bleu parce qu’il reflète l’océan. Et les étoiles, de quoi sont-elles le reflet ? Des sirènes ? Des souvenirs ? Des coraux ? Méduse, Euryales, Sthéno dorment-elles au fond de l’eau ? »
« Poétiser, faire l’intelligente, aligner des mots. A quoi me sert mon Moleskine ? A m’abriter derrière des phrases ? »
« Ces histoires, ma carte d’identité, recousue, recollée, papier nécessaire pour franchir à nouveau la frontière. »
« Au matin du septième jour, j’ouvre mon carnet. Je tourne les pages, c’est comme un mirage. (…) Un carnet femmes, armées, démunies, qui se dévorent de baisers. Un livre où tout est faux, tout est vrai, et seul mon corps sait. »
« La mise au secret, ami, est un art de sorcières. Le montrer c’est être romancière. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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