Il y a d’un côté les victimes, de l’autre les coupables. Il y a les avocats qui clament leur défense et ceux qui se perdent dans leurs notes. Il y a des juges, des parties civiles, des codes et des tribunaux.
Il y a le droit pur et simple qui s’applique mais il y a aussi l’humain.
Yasmina Reza s’est posée dans plusieurs tribunaux, a assisté à des procès plus ou moins médiatisés pour raconter avec son œil de romancière, ces femmes et ces hommes qui sont jugés.
Elle pose des mots sans jugement et sans loi sur les femmes et hommes qui se succèdent à la barre. Ces individus qui ont commis des petits délits ou des crimes. Elle observe leur attitude, leurs yeux qui fuient ou qui affrontent, les voix qui hésitent ou qui murmurent, les habits choisis.
Elle n’est pas là pour assurer leur défense, ni pour les juger alors elle raconte d’humain à humain. Elle dessine les contours des personnes présentes au procès. Elle exprime ce qu’elle ressent à les observer. Elle remet des émotions dans les tribunaux.
A ces récits de procès, s’alternent des récits plus personnels. Des moments de sa vie en Italie. Des instants de partage avec ses amis, ses enfants et ses petits-enfants. Des photographies écrites de ses balades.
Avec des mots sincères et justes, l’auteure nous entraîne avec elle sur les bancs des tribunaux. Elle nous raconte ce qu’il se passe à huis-clos ou face caméra. Elle nous propose une autre vision que celle donnée par la justice ou les médias. Elle remet l’humain au centre.
Un entremêlement d’instantanés dans un style maîtrisé.
Quand la romancière s’invite au tribunal.
Le passage du livre qui m’a touché :
« Je soutenais qu’il avait avec les livres la même relation qu’avec ses amis. A la fois sérieuse, profonde, mais aussi discontinue, instrumentalisée, servant à combler toutes sortes de solitudes. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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