Dans quel voyage se lancer quand on est un aventurier fauché ? Dur de ne pas perdre son statut de grand voyageur auprès des proches et surtout des copains de comptoir. Dur de ne pas se faire harceler par son banquier lorsqu’on est déjà dans le rouge.
La solution ? S’inspirer des aventuriers américains en pratiquant le hoboïsme.
Et voilà, notre auteur-aventurier parti !
Accompagné de son ami Simon, ils embarquent dans un voyage en train. Mais pas avec un billet en première classe, ni bien installé dans un siège, ni avec un wagon-bar à proximité. Non, caché dans un wagon commercial avec un léger risque de se faire prendre, c’est cela l’aventure !
Départ : Villeneuve Saint Georges dans le Val de Marne.
Fin de l’aventure : Miramas.
Entre les deux, une multitude d’aventures, de rencontres, de légères frayeurs, de quelques sprints, de nuits à la belle étoile, de wagons choisis au hasard, des gares de triage, des kilomètres avalés, de la vitesse et surtout beaucoup d’humour.
A chaque page, nous nous émerveillons de ce voyage rocambolesque et nous rions.
Assis avec ces deux compagnons de voyage, nous traversons la campagne française et découvrons à travers les mots de l’auteur, de nouveaux paysages.
Un départ d’aventurier pour un retour un peu plus sage et beaucoup moins rocambolesque.
Il y a de l’autodérision, des réflexions sur le monde qui nous entoure et de belles pages sur l’amitié.
C’est un road-trip plein d’humour, une ode au voyage sans bouger de son canapé ou en sortant des sentiers battus.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Partir et rêver, qui sont mes occupations préférées avec la lecture de Kropotkine et les mots fléchés. »
« Or, en ville, on en manque justement, de place. C’est pour ça qu’on s’entasse. En ville, on manque aussi de temps. En revanche on ne manque pas de toupet. Quasi quotidiennement, dans les rues de la capitale, je me cogne contre des hommes et des femmes pressés de s’installer plus vite en terrasse, derrière un café-crème à onze euros. »
« Le soleil se dépêcha de se lever, bien décidé à être de la fête. Ses premiers rayons peignaient la banlieue de Lyon. Nous prîmes encore un aiguillage et ce fut la campagne, la vraie. Le pays devenait une mer, ondulait. Il me sembla qu’on se promenait dans un dessin d’enfant. Les oiseaux faisaient de grands « V » dans le ciel et les arbres inclinaient leurs branches basses au passage du train. La vie était simple et folle et belle. On débordait un peu du coloriage, je crois. »
« Cent ans plus tard, moins de la moitié du réseau était encore exploité. A condition d’ouvrir l’œil, on pouvait en apercevoir l’autre moitié, lentement digérée par la forêt. En tirant toutes ces lignes, et en réduisant les distances, l’homme d’autrefois avait cru pouvoir battre la montre. Voilà que le temps prenait sa revanche. »
« Au soir de sa vie, il montrerait la cicatrice comme on présente une médaille, et raconterait l’Aventure. Dirait à ses petits-enfants qu’il ne faut pas choisir entre le rêve et la vie mais les embrasser tous deux : vivre ses rêves et, le cas échéant, rêver un peu sa vie. »
« L’aventure, la vraie, ne se mesure pas à la durée ou aux kilomètres. Dans les petites aventures on retrouve les longues en raccourci. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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