« Toucher la terre ferme » est une magnifique déclaration d’amour d’une femme à son mari, à ses enfants et à son métier d’écrivain.
Avec des mots puissants, Julia Kerninon raconte ses premiers pas en tant que mère, l’arrivée dans la vie de ses enfants, ce qui lui ont apporté de bonheur et de doute.
Un très beau portrait de mère, d’écrivaine et surtout de femme.
La traversée d’une jeune femme, de tout ce qu’elle a appris, vu et vécu avant de devenir mère. Elle retrace tout ce qui l’a fait devenir la femme, la mère qu’elle est aujourd’hui : sa construction, sa jeunesse, ses voyages, ses passions. A travers les pages, elle ne tourne pas le dos à la femme qu’elle était avant d’avoir ses enfants. Au contraire, elle s’appuie sur tout ce qu’elle a vécu avant eux pour devenir leur mère, leur transmettre à son tour. Elle ose être la mère qu’elle veut être pour ses enfants et non celle qu’on veut lui imposer.
L’auteure nous parle de sa passion pour les livres et de son besoin d’écrire. Le bonheur d’aligner les mots, les sacrifices pour trouver le bon. Affirmer aux autres, à ses proches et surtout à soi que oui on est écrivain.
Elle embellit ses mots avec des citations d’auteurs qu’elle admire, des extraits de poèmes et beaucoup d’amour pour nous délivrer un récit touchant.
Des mots qui m’ont bouleversé. Une très belle lecture.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« (…) je n’ai pas pu lui décrire le bonheur fou que je ressentais quand j’écrivais, quand je lisais, ni la terrible confusion que je ressentais à voir coïncider autant de choses considérables – mon fils, et la vie déjà merveilleuse, la vie déjà extraordinaire que j’avais eue toutes les années avant sa naissance. Je ne trouvais pas les mots pour expliquer que les traits de caractère auxquels je devais les réussites de ma vingtaine – l’obstination, la solitude, l’intransigeance – n’étaient d’aucune utilité à une mère (…) »
« J’étais perdue, mais pas dépourvue. Les livres que j’avais lus, ce seraient eux qui me sauveraient, qui me protégeraient. Les livres qui m’avaient faite, et tout ce qui s’était passé, tout ce que j’avais aimé, resté intact dans ma mémoire, armes et bagages, brindilles, murmures, balbutiements, sédiments formant mon histoire et mon identité. »
« Je ne savais pas mettre de frontières avec les mots, alors je les posais en kilomètres, et elles se fondaient en une seule que je traçais autour de moi comme à la craie. Je vivais loin. J’écrivais. »
« Quand je l’ai vu, lui, verser le sirop d’érable en souriant, ma vie s’est illuminée. »
« Je me suis fait un continent de désordre, de travail d’écriture, de livres, un état de papiers de bonbons, de révolte et de bains chauds, de cendriers posés en équilibre sur la fenêtre et de petits déjeuners au lit. Je maîtrise toujours la langue de mes parents, mais j’ai appris à poser des questions, appris à avoir une conversation, appris à respecter mon désir, j’ai cessé d’être péremptoire, j’ai arrêté de penser que l’amour se méritait, arrêté de penser que j’étais responsable de tout. J’ai fait des choix. Je suis devenue quelqu’un. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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