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"La dernière échappée" de Léa Frédeval aux éditions Philippe Rey



Une vieille voiture. Deux femmes. Et le départ d’une échappée pour retrouver un sens. Un sens à cette vie qui a défilé sans que Léopoldine ne s’en rende compte. Un sens à cette vie qui débute pour Chloé, sa petite fille.


Deux générations et un dernier voyage ensemble pour se souvenir, se raconter et se confier les secrets et conseils de grand-mère.


A la « Thelma et Louise », Chloé emmène sa grand-mère, à la santé fragile, dans un road trip sans réelle destination. Partir pour elle, c’est s’opposer au placement en EHPAD de Léopoldine. Partir, c’est aussi surmonter sa solitude qui l’étouffe.


En passager, Léopoldine se laisse conduire sur les routes de campagne, le long de l’océan. Elle dort pour la première fois, à plus de quatre-vingts ans, dans un château, une auberge de jeunesse ou encore un bungalow humide. Elle ferme ses yeux et se souvient des années qui ont filé, de son premier amour, de cette vie qu’elle a le sentiment d’avoir subi.


Les kilomètres s’enchaînent et elle raconte des bribes de sa vie jusqu’ici cachées. Elle donne ses derniers conseils sur la vie et le chemin qu’on décide de prendre.


En conductrice, Chloé tente de reprendre le contrôle de cette vie dont elle a perdu le goût. Elle suit sans plan, les routes et se laisse aller au gré des rencontres et des confidences de sa grand-mère. Elle redécouvre sa grand-mère, panse son chagrin et tente de calmer ses peurs.


Une histoire douce et pleine de sensibilité. Des mots poétiques qui font sens et emportent.


L’auteure raconte avec beaucoup d’émotion, le très beau lien qui unit une grand-mère et sa petite-fille. On se retrouve dans l’amour qu’elles se portent mutuellement.


Un magnifique road-trip, accompagné de deux personnages touchants, à découvrir.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Il faut la rendre valable cette existence, la remplir, lui donner quelque chose à manger pour qu’elle grandisse, s’épanouisse ne se gâche pas. C’est une trop grande responsabilité. Toute une vie entre mes mains. (…) Ceux qui comptent les jours qu’il leur reste, les perdent à lister leurs regrets. Je les écoute et je les vois s’user à tenter de saisir entre les doigts l’eau qui coule. Alors sans relâche je m’efforce d’occuper cette vie. »


« Je ne pleure pas mais me sourit tendrement. L’amour pour celle que j’étais m’emplit soudainement. Je reste dehors, le temps que le jour se lève. J’essaye de me fondre dans la campagne qui se réveille, de ne surtout pas déranger les salutations au soleil qui résonnent partout autour de moi. Les oiseaux accueillent vraiment le nouveau jour qui arrive. Leur excitation me bouleverse. Et c’est chaque matin pareil, tellement de joie pour une journée de plus ? »


« Les départs sont souvent silencieux. Sans rien nommer, les gens s’en vont. »


« Si on ne fait pas attention, on ne voit rien de la vie qui s’exalte. Mais si on cesse d’être pressé, si on accepte de ne plus être au centre de tout ne serait-ce qu’une minute, alors là, on perçoit l’étendue du vivant qui s’agite. »


« Le soleil habille l’océan de milliers de sequins qui se trémoussent. »


« Je me suis toujours dit que, comme les humains, les idées voyagent et, comme d’eux, il faut s’en saisir tant qu’elles sont là. »


« Même si j’ai pu garder des images, des enregistrements de ta voix, des vêtements et des objets, ton odeur disparaîtra, parce que c’est ce que font les odeurs que l’on aime. J’aimerais pouvoir invoquer ton parfum de Léo comme je le fais du reste. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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