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"La douceur" d’Etienne de Montety, aux éditions Stock



Lors de la convention internationale de la rose en Australie, le narrateur, journaliste, rencontre deux femmes qui vont changer sa vie : Barbara, une pétillante journaliste allemande et surtout, May de Caux, la présidente de la Fondation.


May le fascine. Cette septuagénaire est mystérieuse et intimidante. Elle peut parler pendant des heures de ses engagements et se ferme quand on lui pose des questions sur sa vie privée.


Ce refus de se dévoiler intrigue le journaliste qu’est l’auteur et accompagné de Barbara, ils creusent et découvrent son secret : May est une ancienne résistante qui a été déportée à Ravensbrück en 1944. Elle avait 20 ans.


Barbara et lui tentent de convaincre May de raconter son passé. Pour lui, il y a un devoir de mémoire. Il faut transmettre aux futures générations pour ne pas oublier et ne pas reproduire l’horreur. Pour Barbara, il y a un devoir de réconciliation.


Au départ, May est réticente à se confier. Elle a tellement souffert dans sa reconstruction. Ses nuits sont encore peuplées de cauchemars. Son corps porte encore les stigmates de la déportation.


Et puis, par confiance et par amitié, elle se dévoile peu à peu. Elle leur confie ses journaux intimes, ses notes, ses lettres. Elle raconte son année dans ce camp, la souffrance, les amitiés qui sont nées. Elle parle beaucoup aussi de l’après et de sa lente reconstruction grâce à l’amour de son mari et sa passion pour les roses.


Un roman d’une très grande douceur et sensibilité. L’amitié et la transmission sont deux thèmes très bien mis en avant dans cette histoire. On ressort de ce livre grandi et apaisé.


Emporté par les pages et la douceur des mots. La douceur des roses sous leurs épines. La douceur et l’amour pour se reconstruire.


Un très beau roman.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« (…) Vous savez un jardin, ce n’est pas une juxtaposition, c’est une subtile composition. Comme un décor. Chaque espèce a sa place, et son rôle. »


« L’écrit possède une force que l’oral n’aura jamais. »


« Mais ce que je transporte n’est précieux qu’à mes yeux. Il y a dedans la vie, et peut-être le secret, de May de Caux. »


« Je replonge dans les valises. Lettres froissées, déchirées, coupures de journaux, pages détachées, une existence en vrac. Je brasse inlassablement ces papiers qui font un bruit de feuilles mortes ; leur lecture fait remonter des événements à la surface. La surface de quoi ? La vie, la vérité ? »


« (…) il y a la douceur, ce mot fétiche qu’elle nous a confié : son talisman. »


« La douceur, c’est ce qui aujourd’hui nous pousse l’un vers l’autre, dans un élan dont j’avais oublié la force. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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