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"Morsures de nuit" d’Ervé, collection A Vif, éditions Maurice Nadeau



De ses « Ecritures carnassières » aux « Morsures de nuit », une même poésie, une même urgence d’écrire.


Des bribes de sa vie racontées avec humour et dérision, ici une plongée dans ses nuits, ses balades nocturnes et cette solitude quand la lune se pointe et fait disparaître l’animation des rues. Une errance plus sombre que ses précédents écrits.


Une descente au plus profond de la rue et côtoyer ses habitants brisés, ses amitiés, ses bancs partagés et ses disparitions précoces. Des âmes abîmées par la dureté de la rue. Des absents qui continuent à hanter les nuits de l’auteur.


Des rues, des ruelles, des quais. Décor de nos journées. Décor de ses nuits. Des pavés traversés chaque jour et frôlés la nuit par le poète de ces morsures. Des paysages de rue auxquels on ne prête plus vraiment attention, perdu dans notre quotidien ou dans notre téléphone et qui changent de couleurs et d’atmosphère quand la nuit se pointe.


Exposer une vie. Des vies. Des chapitres courts pour dévoiler des morceaux de ses errances de nuit.

Quitter le jour et raconter la nuit avec des mots poétiques, sombres et sincères.


Une écriture à la fois singulière et acerbe. Des mots qui résonnent à nos oreilles. Des mots qui s’entrecroisent en rythme. Des mots qui frappent. Oscillation entre musicalité et uppercut.


Abandonner son confort et la chaleur de son foyer pour « taquiner » la rue pour quelques heures de lectures empreintes de poésie, de sincérité et de morsures. Fermer les pages avec un regard plus grand sur le monde qui nous entoure.


Sourire, frémir, s’envoler quelques heures. Lire et relire ce poète moderne. Puis attendre les prochaines écritures, les morsures suivantes.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« J’en dépose çà et là, des boîtes à livres, en offre certains, fais don aux bibliothèques quand je ne me fais pas refouler en mode « pas de clochard en ces lieux ». On peut donc aimer la littérature et se détourner de l’humain. Paradoxal. A force de lire, j’ai caressé l’espoir, un jour, moi aussi, de laisser une trace de ma plume. »


« Nous avons cheminé un peu ensemble. Elle, un peu moins triste et moi, souriant au ciel sans étoiles du plafond noir de ma future nuit blanche. Une gamine pleurait sur du marbre froid et je m’y suis posé pour boire ses larmes. »


« Pourquoi rêver d’océan quand on peut aisément se réjouir de la simple flaque d’eau à bout de papier ou encore de ses rigoles de trottoirs qui invitent le bateau en papier ? Je suis modeste explorateur des eaux lointaines. »


« Laisser se dessiner l’imaginaire pour se laisser porter. Peindre le nocturne de mille éclats. »


« Prendre plume pour ne plus songer mais l’écrire tout ce mauvais monde. »


« Dans ces ruelles intemporelles qui dessinent sous mes yeux de nuit un cocon à en gausser dans mon duvet pour, au petit matin, me réveiller nouveau papillon. »


« Toutes ces heures de nuit en écriture. Ces souvenirs livrés sans fard. Carnassiers et morsures. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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