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"Ajar-Paris" de Fanta DRAME aux éditions PLON



Au décès de sa grand-mère, Fanta découvre pour la première fois, le village d’Ajar en Mauritanie, le village de sa famille, le lieu où son père est né.


Fouler ces terres, découvrir un lieu qui lui est à la fois inconnu et proche, la bouleverse. L’auteure ressent alors le besoin de raconter l’histoire de son père. Un homme conteur et pudique qui adore raconter des histoires mais qui est secret sur la sienne.


Sa fille l’interroge, l’écoute se dévoiler et pose ses mots pour raconter son histoire, une histoire différente pour chaque personne qui décide de prendre la mer ou la route vers un autre pays.


Son histoire, c’est celle d’un jeune homme érudit et célibataire qui a fait le tour de son village et qui décide de partir. Il choisit la France car il y a des connaissances et que c’est plus facile quand on arrive dans un nouveau pays d’être avec des gens qu’on connait et qui peuvent nous aider. Avant la traversée dans une cale de bateau jusqu’à Marseille, c’est au Sénégal qu’il s’arrête quelque temps pour réunir l’argent nécessaire à la traversée et tomber amoureux de la mère de l’auteure. De Marseille, il rejoindra Paris.


C’est à Paris qu’il pose ses valises, fonde sa famille et trouve un emploi. C’est au cœur de la capitale qu’il découvre une nouvelle culture qu’il transmet à ses enfants.


L’itinéraire d’un homme à travers un pays et l’Histoire.


Une très belle mise à nue pour le plus beau des contes, celui de l’histoire familiale. Un voyage comme héritage.


Le récit plein d’amour et d’humour d’une fille à son père.


Un livre sensible et touchant. Une très belle découverte de la rentrée littéraire.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Parce que je ne comprends pas comment tu as pu commencer ta vie à Ajar, décider un jour de tout quitter, traverser la Mauritanie puis la Méditerranée, arriver en France et enfin rejoindre Paris alors que, moi, je ne vais même pas dans le 77. »


« Tel un Rastignac du XXème siècle, il avait quitté son foyer pour tenter de réussir ailleurs. Un Rastignac premium, même, parce que lui n’avait pas seulement quitté la province pour Paris. Il avait quitté un village, un pays, un continent, une vie pour un hypothétique avenir prétendument meilleur en France. J’avais le sentiment d’avoir devant moi un authentique personnage de roman, le héros d’un récit initiatique. »


« A l’heure où ma vie privée est publique, où l’on raconte tout, photographie tout, où l’on peut même créer de toutes pièces des situations pour pouvoir ensuite les exposer sur les réseaux sociaux, lui avait gardé avec pudeur tous les événements qui avaient jalonné son existence. »


« Aux prémices de ce roman, je m’attendais à raconter un récit d’émigration comme il y en avait des millions, à l’image des hommes que l’on croisait régulièrement, dont on imaginait qu’ils avaient pris la mer ou la route uniquement dans l’espoir d’une vie meilleure, mais sans qu’on prenne conscience qu’il y avait derrière chacun d’eux une histoire d’exilé différente. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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