« Des gens sensibles » d’Eric Fottorino aux éditions Gallimard
- quandleslivresnousparlent
- il y a 5 jours
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Une cabine téléphonique, lieu de nombreuses heures passées ensemble, reliés par le fil, liés par la voix. Une voix rauque, pressée, enjouée. La voix de Clara.
Jean a une vingtaine d’années quand une célèbre maison d’édition lui propose d’éditer son premier roman. Pour la communication, la presse, la publicité, c’est Clara qui s’en occupe. Clara, pétillante femme. Clara qui va lui faire découvrir un Paris littéraire, des écrivains qu’il admire, qui va l’emmener d’un endroit à un autre, qui va le réveiller au petit matin avec un nouveau projet, une question, des mots de poésie.
Clara qui va lui faire rencontrer Said, un écrivain algérien engagé, racontant la guerre civile et menacé dans son pays.
Avec Said, Jean voit l’image du père qu’il n’a pas connu. Le père Kabyle que sa mère lui raconte ou lui invente, il ne sera jamais.
De ce premier livre, aux soirées enfumées. Des réceptions mondaines, aux engagements. Des boulevards parisiens aux rues de Tanger.
Le roman des souvenirs, le roman d’un premier roman, le roman d’un premier amour, d’une amitié. Le roman des gens sensibles.
Une cabine téléphonique, devenue une boîte à livres. Les livres, leur passion, leur lien. Et c’est la continuité, des gens sensibles.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« D’une faille, d’un silence ou d’une absence pouvait naître une œuvre (…) »
« (…) c’est ça qui nous rassemblait tous les trois, qui nous faisait trembler, la force et la magie des mots imprimés. »
« Tous deux m’offraient des titres et des noms comme des secrets. Nos bonnes adresses si jamais on se perdait. Ils seraient toujours là. »
« Le silence m’avait construit. (…) J’avais choisi ma naissance. Je serais l’enfant de mes livres. Je ne raconterais pas ma vie. Je l’inventerais en l’écrivant. »
« Dans ma tête j’avais encore vingt ans. Et je rêvais toujours d’écrire le plus beau roman du monde. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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