« La guerre par d’autres moyens » de Karine Tuil aux éditions Gallimard

Un roman passionnant où se mêlent politique, cinéma et littérature.

Dans cette histoire foisonnante et puissante, l’auteure décortique le pouvoir. Le pouvoir qui prend plusieurs formes : le pouvoir politique ; le pouvoir des hommes sur les femmes ; le pouvoir des femmes entre-elles ; le pouvoir dans l’industrie cinématographique ; le pouvoir dans le monde l’édition.

Addictions, guerres, pouvoir, violences, amour et haine : toutes les cartes de ce nouveau livre, toutes les cartes abattues à tour de rôle par les personnages de roman addictif.

L’ancien président, Dan Lehman, noie sa solitude et son ennui dans l’alcool. Un an après sa défaite, il n’y a plus rien qui l’anime. Ses journées sont désormais vides. Il les occupe entre deux verres à s’occuper de sa fille, à enregistrer des notes vocales, à noter quelques mots pour ses mémoires.

De son côté, sa nouvelle femme, Hilda, revit. Après avoir été première dame et mère, elle retrouve le décor des tournages. Elle vient d’être choisie pour interpréter le premier rôle du prochain film du grand réalisateur, Romain Nizan. Réalisateur engagé, sans langue de bois mais aux conditions de tournage éprouvantes … Et ce n’est pas Mélanie, amante et actrice de second plan, qui dira le contraire.

Aux côtés de Dan, il y a aussi son ancienne femme et mère de ses trois enfants, Marianne, écrivain à succès.

Le portrait de la société et des rouages du monde politique avec des chapitres alternant la troisième personne et la première personne du singulier.

Les pages se tournent, les masques tombent, certains s’enfoncent dans leurs addictions, d’autres voient leur valeur être remise en cause. Les femmes se jalousent puis s’entraident face à la violence du pouvoir.

Passionnant !

Les passages du livre qui m’ont touché :

« Le cinéma est fait pour questionner, pour donner à penser. »

« On a des certitudes, des principes, des valeurs, tout semble propre et stable mais la vie arrive pour tout pulvériser. »

« Tu connais cette superstition ? Quand on les écrit, les choses que l’on redoute le plus finissent par arriver. »

Et vous, quel passage vous a parlé ?