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"Ceux qui s'aiment se laissent partir" de Lisa Balavoine aux éditions Gallimard



Des mots aux sonorités poétiques pour parler de sa mère et de cette relation mère-fille si belle et si complexe. Comme on pose des touches de couleur sur une peinture, Lisa Balavoine pose des mots pour raconter sa mère, faire remonter les souvenirs partagés à deux et se raconter en tant que mère.


Un récit intime qui mélange les souvenirs du passé et du présent. Un récit distillé pour pardonner et dire je t’aime à celle qui nous a mis au monde, élevé, aimé à sa façon et quitté. Faire son deuil et se réconcilier grâce à l’écriture.


Ecrire aussi pour se libérer du poids du passé et chasser la mélancolie présente depuis l’enfance. Apprendre à pardonner, à se réconcilier avec l’enfant qu’on a été, à couper les derniers fils de l’enfance qui nous empêchent d’avancer en tant qu’adulte.


Ecrire pour partager avec ses enfants. Dessiner avec de la poésie, des fragments d’histoire personnelle, celle qui fut mère puis grand-mère.


Un récit bouleversant aux mots forts et poétiques. Chaque phrase nous insuffle sa force. Chaque phrase nous bouleverse. Chaque phrase chasse la mélancolie.


Un récit du pardon et de l’amour pour dire je t’aime et au revoir à celle qu’on aime malgré toutes les différences vraies et imaginées parce qu’elle nous ressemble, parce qu’on lui ressemble.


Une magnifique lecture lumineuse et touchante.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Nous pouvons rester plusieurs heures sans ressentir le besoin de parler. Nous portons toutes deux un parfum qui contient du bois de cèdre. Nous achetons des livres plus vite que nous ne les lisons. »


« Les souvenirs s’attachent à nous bien plus qu’on ne tient à eux. Ils sont dans l’air qu’on respire, dans ce fruit dans lequel on mord, dans la poussière qu’on piétine sans s’en apercevoir. Les souvenirs nous collent à la peau et, comme une encre sympathique, ils reviennent quand nous croyons les avoir effacés. Ils se superposent et nous recouvrent. Les souvenirs sont des vêtements posés sur nous dont les bords usés s’effilochent au fur et à mesure qu’on tire dessus. Difficile de savoir où et quand il faut couper le fil. »


« Mêmes cheveux aux épaules, mêmes ongles vernis, mêmes parfums fleuris. Les identités remarquables de la féminité. »


« Le dictionnaire désigne par l’expression déjà-vu un trouble de la mémoire donnant au sujet l’impression soudaine et intense d’avoir déjà vécu dans le passé une situation présente. J’ai déjà vu tout cela. »


« Parce que les fils de mon enfance brodent un canevas serré avec celle de ma fille. Parce que les portes que j’ai moi-même claquées tant de fois me reviennent en pleine face. Parce qu’il me semble avoir traversé les moments qu’elle traverse. Parce que nous ne trouvons plus les mots pour nous parler. Parce que nous manquons d’air. Parce que la fille que je suis, ignore comment être mère. »


« J’écris le silence dans lequel tu disparais. Cette histoire ne peut s’écrire qu’avec toi, là où les mots dansent avec la mémoire. Je n’oublie rien de toi, j’écris avec. Je t’écris. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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