« Comme en amour » d’Alice Ferney aux éditions Actes Sud

Ils se rencontrent grâce au travail. Elle dessine des sacs devenus célèbres, il écrit des articles sur les artistes. Elle est une femme rangée, il est un électron libre.

Des premières questions d’interviews. Et le début d’une complicité.

Marianne, styliste, vit sa vie de famille dans une belle maison de banlieue parisienne. Entre les courses, les enfants et la préparation des repas, elle dessine. Ses sacs sont désormais connus.

Cyril vit la nuit et dort le jour. Il lit chaque nuit pendant plus de dix heures. Il écrit quelques chroniques au gré de ses besoins financiers. Un rien le contente. Sa chambre de bonne lui suffit.

D’une interview, il y a une photo oubliée et un article à relire. Puis, les échanges deviennent quotidiens et une amitié naît entre Marianne et Cyril. Ils parlent de littérature, d’art, de leur enfance, de leur vie en général. Les confessions se font de plus en plus intimes. Le vouvoiement cède sa place au tutoiement.

Les phases de l’amitié se succèdent. Il y a la découverte de l’un et de l’autre. Il y a les secrets qui se partagent. Il y a les confidences et le rire. Il y a le réconfort puis l’entraide. Les phases s’enchaînent. Et puis arrivent les décisions, les premières dissonances, l’élargissement de leur amitié à d’autres et les choix. Se taire, écouter ; ou dire la vérité quitte à blesser.

Entre dialogues et proses, le livre nous plonge dans une conversation amicale. Il apporte réflexion et douceur sur l’amitié entre un homme et une femme. On vibre avec eux, on les découvre, on ressent la force et la fragilité du lien qu’ils ont créé.

Les mots ont leur importance. Les sentiments et émotions sont mis au premier plan. La parole est libre.

Une conversation sincère et réfléchie.

Un roman touchant.

Les passages du livre qui m’ont touché :

« Lire, c’est vraiment devenir en secret moins ignorant et bêta. J’y vois le remède contre tous les déterminismes. (…) Lire est une source d’estime de soi. »

« En amitié comme en amour, on fait des promesses qu’on ne tient pas. Elles se suffisent d’être lancées, elles nouent au présent un avenir, elles propulsent la relation dans une durée. »

Et vous, quel passage vous a parlé ?