« Retour à Balbec » de Renaud Meyer aux éditions Buchet-Chastel
- quandleslivresnousparlent
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Il y a une dizaine d’années, lors d’une série de concerts, Samuel Pakhchelian, grand pianiste, a mystérieusement disparu de la scène. Il est resté dans l’ombre pendant toutes ces années. Quand on lui propose un concert près de Balbec, lieu de ses vacances d’enfant, il accepte.
Balbec, cette petite ville de bord de mer, regorge de souvenirs. C’est là qu’il a passé chaque été de son enfance avec sa grand-mère. Il y retrouve la plage, ses embruns et l’hôtel où ils logeaient. Il y retrouve les estivants, les cris de joie des enfants et les balades le long de la plage.
Lors d’une de ses balades, il croise une dame âgée qui lui rappelle sa grand-mère. Elle se souvient de lui, du petit garçon aux yeux gris.
Alors, le temps d’un concert, un lien fort va se créer entre cette femme et Samuel. Quand Samuel soigne son trac et se remet à composer, la vieille dame savoure cette compagnie, noircit des pages d’un cahier et cuisine des gâteaux.
Dans une librairie parisienne, Samuel découvre les livres d’une femme qui ne lui est pas inconnue.
Dans une librairie parisienne, une jeune femme conseille les livres le jour, et invente des histoires la nuit.
Les histoires de Samuel s’entremêlent. Une femme mystérieuse tient la plume et nous conte les tourbillons de la vie d’un pianiste.
Il y a un côté proustien dans ce roman et pas seulement pour la station balnéaire de Balbec. Il y a des odeurs de l’enfance, des souvenirs qui font grandir et se reconstruire. Il y a des notes, des mots qui se répondent.
Avec une musicalité et de la poésie, l’auteur nous emporte dans une histoire où le temps se suspend au cours de la lecture.
Une très belle partition littéraire.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Lorsque la librairie est plongée dans le noir, Albertine la respire, l’observe comme on observe un enfant qui dort. Elle pourrait rester là toute la nuit, à lire et relire des romans, à la lumière d’une lampe de poche. Elle se fait même parfois violence pour accueillir les clients durant la journée, guider leurs choix, assurer les tâches administratives, la manutention, les retours, les mises en place. Elle préférerait fermer la porte à clé et lire, lire encore, seule au milieu de tous ces livres. »
« Dire de quelle façon les livres nous sauvent de cette absence et nous délivrent des pesanteurs du monde. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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