« Dans la chambre forêt » de Chiara Mezzalama aux éditions Les Presses de la Cité
- quandleslivresnousparlent
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Dans une chambre forêt, ils se sont aimés.
Ils n’auraient pas dû s’aimer, elle, tout juste séparée, perdue, en deuil de la perte de son père. Lui, marié, père de famille, homme solide et de confiance.
Ils ont tout deux l’amour des mots. Elle, l’écrivaine. Lui, le poète.
Quand leur regard se croise, c’est le coup de foudre.
Ils s’aiment le temps de quelques nuits. Ils pensent vivre une passion éphémère, c’est un amour passion. Les nuits vont se transformer en semaine, puis en mois.
Des moments volés. Des chambres forêts pour abriter leur amour clandestin. Le sourire retrouvé. La passion partagée.
Deux années de lettres. Des mots volés. Des échanges au téléphone jusqu’au petit matin. Des mots glissés au creux du soir. Des rencontres passionnelles et toujours brèves. Il a sa famille. Elle a ses enfants. Il vit dans le sud. Elle vit dans la capitale.
Chaque heure est comptée. Alors ils laissent leur main se glisser l’une dans l’autre, leur corps s’aimer. Ils sont pour une soirée, quelques jours, une semaine, non plus un couple d’amants, mais un couple d’amoureux.
Les gares sont le lieu de leur retrouvaille.
Ils s’aiment.
Jusqu’à ce que le cœur d’Olivier lâche. Alors celui de Chiara prend froid. Il bat toujours mais douloureusement.
Comment fait-on son deuil quand on est l’amoureuse clandestine ?
Avec des mots poétiques, sensuels et vibrants, l’auteure parle d’amour, des rencontres qui transforment et donnent de l’élan.
Elle aborde avec courage le deuil et ses étapes.
Les mots étaient leur passion commune, leur lien, la trame de leur amour. Les mots deviennent les amis consolateurs, la force réparatrice.
Ecrire pour crier sa peine, pour retirer les épines, pour se réparer, pour continuer à avancer, pour parler tout simplement d’amour.
Un magnifique cri d’amour.
Du souffle, de la poésie, de la beauté et de l’amour.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Au début il y a une chambre, un village et une forêt. Ils ignorent qu’ils s’y rencontreront. Ils arrivent de loin, chacun avec son naufrage. Au début ils ne se reconnaissent pas. Ils sont là par hasard. S’il existe un hasard. »
« Une écrivaine et un poète, ça ne pouvait être que des milliers de mots réinventés par deux amants, dans le mélange de nos langues, comme si nous étions les premiers, comme si nous allions être les derniers. »
« Être ailleurs, se mélanger à la forêt, succomber à leur nature animale, abdiquer la raison, s’abandonner, oublier les bonnes manières, renoncer au passé. Oh oui, que cela fait peur ! Que cela est beau ! Qu’il est difficile de rester en vie. De s’aimer. Et pourtant ils sont là, tous les deux. L’un contre l’autre, dans la tempête de leurs vies, dans la foule d’une gare, dans le secret d’une chambre forêt, dans les mots qu’ils ne cessent de s’écrire. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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