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"De rage et de lumière" de Jeanne Pham Tran aux éditions Mercure de France



Pendant que ces sœurs travaillent dans l’humanitaire et vivent à l’étranger, Jeanne veille sur leur mère qui se bat contre la maladie. Elle a rythmé sa vie sur les allers-retours à l’hôpital.


Un documentaire sur le Docteur Jack Preger, homme au destin hors du commun, devenu médecin sur le tard et se battant pour soigner les plus démunis, émeut et bouleverse Jeanne. En sortant du cinéma de Saint-Malo, elle est décidée à écrire un livre sur ce héros des temps modernes.


Les rôles s’inversent. Ces sœurs reviennent et Jeanne part en Inde.


Jack est à première approche un homme bourru qui la rembarre. Il n’a rien à dire et ne veut pas de livres, ni d’hommages. Jeanne s’accroche et le suit partout dans Calcutta : dans les cliniques qu’il a construites, dans ses réunions et au cœur de bidonvilles. Elle observe cet homme grognon, secret et héroïque. Elle détecte ses failles au milieu de ses exploits.


Et contre toute attente, Jack s’attache à cette jeune femme qui pose de questions, met le doigt où ça fait mal et prépare doucement son deuil. Alors, lui aussi pose les mots et se confie.


Car à travers l’histoire de Jack que Jeanne nous raconte, c’est l’histoire de son deuil que l’auteure nous conte par bribes en alternant les chapitres, en retournant dans son passé et celui de Jack et surtout en parlant de la perte de son héroïne : sa maman.


Son histoire et celle de Jack s’entremêlent. Les liens qu’ils tissent, sont touchants et se répercutent sur les liens forts qui la lient à sa mère et ses sœurs. Ce voyage en Inde est une réparation. Cette amitié naissante apporte de la lumière dans la vie de Jeanne.


L’écriture est émotive, poétique. Chaque mot rime avec le suivant, chaque phrase nous suspend et la suivante nous surprend. Comme un peintre, l’auteure dépose par touches, des mots d’humour, des mots d’amour, des mots teintés d’émotions.


Par sa plume magnifique, je pense que c’est un des plus beaux livres que j’ai lu ces derniers mots.


Un premier roman bouleversant et lumineux.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« On n’échappe pas à cette attente, à ces images qui se forment dans notre esprit et nous font espérer, deviner, presque entrevoir des lieux, des gens, des sensations. »


« Comme nos bibliothèques, les cuisines sont nos miroirs, elles détiennent autant de secrets que l’odeur des draps. »


« Certains lieux ont une âme. Ils sont habités par des esprits, des forces souterraines, des présences anciennes. Les maisons de vacances renferment dans leurs murs une charge de joie sans pareille. »


« Les saints et les héros n’existent-ils que dans les mythes ? Moi qui suis restée une enfant, qui sont mes héros ? On nous parle de guerres, de dérèglement climatique et de terrorisme, mais qui nous parle d’amour, d’attention et de beauté ? »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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