-Et ta sœur, elle en est où, elle fait quoi ?
-Oh, ma sœur, elle se cherche/ se réoriente / prend de la hauteur / s’est mise à son compte.
De retour d’un voyage, protégée par les quatre murs de son studio, sans visibilité sur son futur, une jeune femme nous raconte sa sœur.
Sa sœur qui est partie occupée une forêt menacée de destruction. Sa sœur qui n’a pas donné de nouvelles depuis quelque temps. Sa sœur qui inquiète ses parents. Sa sœur qui observe désormais le monde du haut de sa cabane au milieu des arbres.
Pour commencer chaque chapitre, la narratrice brode pour répondre à la question que tout le monde lui pose : Et ta sœur, elle en est où, elle fait quoi ? Alors, elle nous parle de l’enfant qui grimpait aux arbres pour atteindre les sommets sans vertige et sans se blesser mais pas sans faire peur à leur mère. Cette jeune femme qui a mené de brillantes études, commencé un travail, respecté les codes qu’on attendait d’elle avant de tout plaquer. Sa sœur aînée qui ne se sent à sa place nulle part, qui se ne sait pas se projeter et qui se cherche. Cette femme indécise, prise quotidiennement à des crises de doute : Humanitaire ou fille au pair ? Ciné ou dîner ? Canoë ou pizza ?
Elles se ressemblent ces deux sœurs en quête de liberté, qui ont fui toutes obligations professionnelles et familiales. Elles sont liées par un lien puissant et unique. Mais quand la narratrice revient toujours, son aînée a trouvé refuge auprès des arbres. Alors la cadette l’admire, l’encourage, la protège et la défend cette sœur qui a décidé de vivre autrement.
Ce conte moderne nous interroge sur les choix de vie à la fois compliqués et symboles du bonheur futur, les convictions qu’on porte, la difficulté parfois de trouver sa place et la faculté de fuir. Il décrit avec tendresse les liens fraternels.
Un récit poétique et philosophique qui nous recentre sur la place de la nature et met en avant les personnes qui ont choisi de marcher à contre-courant.
Une forêt protectrice et bienveillante pour nous accueillir et nous bercer à travers les pages aux mots forts, sensibles et oniriques.
Un magnifique premier roman à lire absolument.
-Et ta sœur, elle en est où, elle fait quoi ?
-Oh, ma sœur, elle dévore « Felis Silvestris ».
Merci Les éditions du Panseur pour le choix des très beaux romans que vous portez et les 68 Premières fois pour cette super découverte !
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Être la même chaque jour : tu ne pouvais pas. Être celle qu’on attendait que tu sois : tu ne voulais pas. Te satisfaire de cette vie-là impossible ! Plus rien ne te guidait hormis tes voix, trop nombreuses pour être d’accord, trop imprévisible pour être domptées. Alors tu suivais celle qui parlait le plus fort, à tort ou à raison. Ton corps devenait une maison ambulante, des pilotis à la place des pieds. Tu n’as pas chuté, tu ne t’es pas brisée. Tu as simplement bifurqué sur le chemin d’à côté. »
« Elle voudrait se battre sur tous les fronts, elle se hait de rester là, de croiser si souvent les bras, elle se déteste de faire partie de cette humanité qui fonce tête baissée dans son mur de déchets… Alors, quand elle te voit avec tes hésitations, tes rires d’enfant, ta tristesse si pure, si profonde, ça lui rappelle qu’il y a autre chose. Car tu as ce truc de vieille âme qui ne trouve sa place nulle part, et qui a en plus l’humilité de croire que ça vient d’elle… Mais non, Felis, c’est le monde qui n’est pas ajusté aux gens comme toi. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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