« La bonne mère » de Mathilda Di Matteo aux éditions de L’Iconoclaste
- quandleslivresnousparlent
- 24 sept.
- 2 min de lecture

L’une est blonde, l’autre est brune.
L’une s’habille avec couleurs, paillettes et toujours avec du trop. L’autre a choisi la sobriété et les vêtements passent partout.
L’une parle fort, jure avec un accent prononcé. L’autre cherche à masquer son accent, choisit ses mots avec soin.
Elles sont mère et fille, et ne se ressemblent pas.
Clara a choisi de partir à Paris pour ses études et de mettre 800 kilomètres de distance avec sa mère, Véro, qui vit à Marseille.
Quand Clara lui présente Raphaël, Véro ne le sent pas. Il est trop propre sur lui, trop parfait, trop guindé. Et elle, à la demande de Clara, elle doit être moins exubérante, moins franche, moins dans la provocation.
Véro veut protéger sa fille et Clara veut s’affranchir de sa mère.
Les pages commencent dans un humour mordant, Véro et Clara s’opposent. Leur point de vue s’alterne.
Et puis l’humour laisse la place au sérieux, les deux femmes se rapprochent. Le présent de Véro s’inscrit dans le passé de Clara. Les erreurs de la première sont reproduites par la seconde.
C’est drôle, touchant, à la fois féroce et violent.
Un roman pétillant.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Certains disent, comme pour contrer son pouvoir, qu’elle est vulgaire. Moi, je dirais qu’elle est solaire. Un soleil de canicule, du genre incendiaire. »
« Ça marche militaire sur le quai qui pue la pisse, ça te bouscule, rien à foutre, tant que j’arrive le premier dans l’escalator, et puis dans le métro, s’il faut pousser une vieille et alors, la porte va fermer, la sonnerie qui hurle, c’est bouge-toi ou crève. Le prochain est dans quoi, trois minutes ? Pas possible. Trop long, trois minutes. Le temps de réfléchir à la vie et de te rendre compte que t’y as pas vu la lumière depuis un millénaire (…) »
« C’est écrit sur ma figure, les gènes des hanches larges, des seins qui débordent, des mots plus gros que soi. Les dames des rallyes, on ne les trompe pas. J’aurai beau m’asperger de parfum Diptyque, j’aurai toujours l’odeur des poissons du Vieux-Port sur moi. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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