« La forêt de flammes et d’ombres » d’Akira Mizubayashi aux éditions Gallimard
- quandleslivresnousparlent
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Une fresque entre Tokyo et Paris.
Une balade entre couleurs, notes et mots.
Avec beaucoup de douceur, de lenteur et de poésie, l’auteur nous conte une histoire d’amour, une histoire d’amitié et une histoire de famille sur un siècle.
Elles s’appellent Aya, Anouk, Alice. Elles sont l’héritage de Ren, Yuki et Bin. A travers elles, passent l’héritage artistique de ces trois amis qui se sont rencontrés dans un centre tri postal à Tokyo durant la fin de l’année 1944.
Ils partagent cette passion de l’art et de la culture européenne. Ren et Yuki sont peintres. Bin est violoniste. Une amitié naît entre eux trois. Une histoire d’amour naît entre Ren et Yuki. La guerre va briser temporairement cette bulle. Ren est envoyé sur le front. Il reviendra mutilé.
Pour Ren, l’après sera signe de reconstruction. Pour Bin, ce sera la découverte de l’Europe, le voyage à travers les notes, le début d’une grande carrière de violoniste. Des lettres seront échangées chaque semaine. L’art se prolongera. Des tableaux d’un côté, des partitions de l’autre.
Aya, la fille de Ren et Yuki, aura, elle aussi, cette passion de l’art et de l’Europe. A Paris, c’est la découverte des peintres chers à son père. A Paris, c’est le partage entre la pratique du violon et les balades dans les musées.
Et il y aura Anouk, la violoniste. Elle aura pris la passion de sa mère et celle de Bin, son mentor.
Ils formeront cette famille liée par la musique et la peinture. Ils choisiront l’art pour contrer la folie humaine.
Ecrit comme une partition, ce roman nous emporte.
Il y a de la lenteur et de la douceur pour poser les mots sur une chronique familiale. L’art est le thème central de ce roman qui montre l’art comme passion, comme un apaisement, comme un vecteur de liens d’amitiés, comme la base d’une histoire d’amour, comme le lien qui unit chaque génération.
La plume de l’auteur est délicate et musicale.
Il y a beaucoup d’émotions jusqu’à la dernière page de ce très beau roman.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Il avait un seul ciel, un seul soleil, une seule terre, une seule mer. Les hommes et les femmes respiraient le même air ; ils s’abreuvaient à la même source d’eau. Le matin, ils saluaient le même soleil ; ils contemplaient les mêmes étoiles, la nuit. Pour tout vivant, après le jour venait la nuit ; après la nuit arrivait le matin. »
« Les dernières notes montaient très haut, lentement et progressivement. Elles disparaissaient enfin dans le plafond en ogives de la salle. La musique céda la place au silence. C’était un silence profond, un silence qui portait en lui un désir, celui, éprouvé par tout un chacun, d’exprimer son émotion. »
« Au lieu de faire chanter un instrument à cordes comme mes parents, j’ai trouvé ma voie dans l’effort de faire chanter les mots et les phrases (…) »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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