
Des mots et des couleurs. Des dessins et de la poésie.
De la poésie sur nos écrans puis des moments de vie et d’amour écrits sur les réseaux et rassemblés dans un magnifique recueil. Avec du rythme et des rimes, Nicolas Mathieu peint la beauté des sentiments et Aline Zalko illustre les mots d’amour et du quotidien.
Dans ces pages, il y a les mots d’un amour qui résonnent en chacun. Il y a des instants de vie et du quotidien. Chaque geste du quotidien est mis en valeur, la routine embellie, la patience préservée et le temps protégé. Il y a aussi l’attente et le bonheur des retrouvailles. Ecrire pour occuper l’entre-deux, le temps entre la vie en solitaire et la vie à deux. Raconter l’attente pour mieux apprécier les retrouvailles.
Des fragments du quotidien sublimés. L’étirement du temps face à la vitesse du monde et en même la nostalgie du temps qui passe, des années qui défilent, de la vieillesse qui prend le dessus sur la jeunesse. Cette vieillesse qui prend place sur les corps et la jeunesse qui s’observe sur le corps des autres.
A ciel ouvert et à cœur ouvert. Car il y a dans ce recueil, les mots sensuels, les mots d’amour d’un homme à une femme, mais pas que … Il y a aussi, d’autres mots se mêlant à cet amour. Les mots d’amour d’un père à son fils et ceux plein d’admiration d’un fils à son père.
Des mots d’amour posés sur ces pages. Des dessins magnifiques qui accompagnent émotions et sentiments.
Des mots touchants, délicats et poétiques.
Un livre qui invite à aimer et à (re) tomber amoureux/se.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Une voix a toujours un devenir collectif et en cela, la littérature est fatalement politique. »
« Il est le moment de la vacance, temps suspendu où soudain nous levons le nez du guidon, ému, conscient de ce qui se passe, de ce qui reste, temps du passé simple, de l’imparfait, du futur antérieur, conjugaisons de la profondeur, de la fugacité et des permanences, paresse profonde (…) »
« Ce qu’il faudrait dire aux enfants, pour commencer, c’est que l’amour est un jeu de patience. Là-dessus, il se raconte trop d’histoires et presque tout le monde ment. Les films bien sûr et les romans, encore pire, avec leurs couvertures blanches, leurs mines nettes, tous ces pronoms personnels lourds de sens. (…) Ce qu’il y a en vérité, c’est l’étirement des jours, des brosses à dents côte à côte, une pantoufle sous un lit, du courrier en retard, une liste de courses sur un frigo, des cartables ouverts (…) »
« La patience était leur nouvelle vertu. Le tic-tac d’une montre leur chanson entêtante. Ils conjuguaient chaque verbe au futur. »
« Je n’ai que cette pauvre vérité en magasin, que je me répète à moi aussi. Ne cède pas ton temps en vain. Ne vends pas ta force à vil prix. Ne crois pas les « c’est comme ça », les « que veux-tu qu’on y fasse ? ». Ne donne pas ton sommeil à ceux qui le muent en or. Réserve-toi le plus possible pour la joie. Ecoute-moi. Tu n’as qu’une vie : défends-la. »
« Cet homme dont la vie fut employée à des fins qui n’étaient pas toutes les siennes. Qui a compté les jours avant les vacances, les mois avant la retraite. Je suis de ce monde du temps vendu par force, décès parce que c’est comme ça. Je suis de la race des mécontents, de ceux qui tiennent parce que pas le choix et rêvent que leurs mômes feront mieux, seront plus heureux, moins soumis et moins las. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
PS: Merci Maman pour le dessin!
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