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"Les possibles", de Virginie Grimaldi



En cette journée de la fête des pères, quoi de mieux qu’un livre qui leur rend un si bel hommage!


Quand Jean son père emménage chez elle à la suite de l’incendie de sa maison, Juliane voit son quotidien chamboulé. Jean est son opposé. Juliane est maniaque, Jean laisse traîner toutes ses affaires. Juliane n’aime pas se faire remarquer, Jean dit haut et fort ce qu’il pense.


Derrière l’originalité de ce papa qui écoute la musique à faire trembler les murs, collectionne les indiens jusqu’à se les faire tatouer sur le corps, fait la fête avec ses amis, Juliane commence à s’apercevoir que son excentricité n’est pas la seule responsable de ses errances, des objets qu’il perd, de ses dépenses exagérées et de son appétit démesuré. Jean est malade.


Leur cohabitation forcée va permettre à Juliane de redécouvrir l’homme qui l’a élevée, de mettre en avant les valeurs qui lui a transmises et qu’elle transmet aujourd’hui à Charly son fils, de partager à nouveau les passions communes et notamment la musique et de partir ensemble faire le voyage qu’il a toujours rêvé : rencontrer la mythique route 66 !


Je suis passée par une multitude d’émotions en lisant ce roman. Virginie Grimaldi est une magicienne avec les mots. Ses mots sont doux et poétiques, ils résonnent à nos oreilles.


Tous ses romans, et « Les possibles » ne fait pas exception, nous transportent vers d’autres contrées et cela fait du bien. On est enveloppé par l’histoire et par les personnages si touchants. Il y a une vraie humanité, bienveillance et douceur qui se dégagent de tous ses livres. Certaines des histoires qu’elle a contées peuvent résonner en nous. C’est le pouvoir des livres de nous permettre à nous lecteur de nous évader, de nous réconforter parfois, de nous faire grandir et de partager des situations de la vie réelle.


J’ai ri, enfin plutôt, j’ai éclaté de rire aux blagues et à la répartie de Jean. J’ai adoré ce papa loufoque, ayant gardé son âme d’enfant, aimant la vie et la liberté, et gardant son humour en tout circonstance et même face à la maladie.


J’ai aimé chacun des personnages de ce roman. J’ai aimé leurs qualités, leur bienveillance, leur générosité, la douceur qui se dégage d’eux. J’ai aimé leurs imperfections, leurs doutes, les douleurs qu’ils cachent au fond d’eux.


J’ai été touchée par Charly, par sa sensibilité et sa force.


Je me suis reconnue dans cette magnifique relation entre Juliane et sa sœur. Les liens entre frères et sœurs sont en plus d’être des liens du sang, des liens forts, que même plusieurs kilomètres ne peuvent abîmer.


Ce livre est un très bel hommage aux papas, à ce « nom » qu’on prononce un nombre incalculable de fois dans sa vie, à cette jolie relation qu’on tisse et à tout ce qu’ils nous transmettent.


Ce roman est magnifique et puissant !


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Papa.

C’est le premier mot que j’aie su prononcer.

Un mot tout bête, qui sort sans qu’on y pense, sans demander la permission. Un mot comme un automatisme, comme une respiration. Un mot d’enfant, un mot d’amour. »


« Petite, en rentrant de l’école, je marchais sur le rebord du trottoir en me figurant que, si mon pied tombait à côté, j’allais être dévorée par les crocodiles. J’ai le même sentiment quand quelque chose m’échappe, quand l’imprévu s’invite, et les crocodiles imaginaires des adultes sont plus féroces que ceux des enfants. »


« C’est la phrase que je n’ai pas besoin de terminer, c’est savoir sans dire, c’est la communion des souvenirs, c’est vivre encore plus fort quand il est là, c’est connaître ses failles et l’aimer quand même. »


« C’est la seule personne à qui je peux tout dire et de qui je peux tout entendre. Parfois, on ne se comprend pas, il arrive qu’on se déçoive, mais il y a un lien indéfectible qui n’existe qu’entre sœurs et frères. Mes souvenirs d’enfance sont inscrits dans nos deux mémoires. Nous partageons bien plus que le nom. »


« Tu lui dis de ne pas avoir peur de la différence, et tu fais tout pour qu’il soit comme les autres. Tu le reprends chaque fois qu’il fait une faute dans une phrase. Lâche-lui la grappe, laisse-le ne pas être comme les autres. C’est tellement chiant, d’être comme les autres. »


« Je suis tombée amoureuse du premier livre que j’ai lu. »


« J’ai rapidement compris que les mots détenaient le pouvoir suprême : celui de faire vivre d’autres vies que la sienne et de provoquer des émotions intenses, rien qu’en étant posés les uns à la suite des autres. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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