« Les promesses orphelines » de Gilles Marchand aux éditions Aux Forges de Vulcain
- quandleslivresnousparlent
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Il y a comme de la magie dans ces pages.
Une boule à neige remplie de rêves et d’images de la vie de Gino.
Des moments d’une vie qui se dessinent, les personnages grandissent, les pages se tournent.
Il y a un côté film solaire, tout en couleur.
Dans les années 50, Gino a 8 ans. C’est un soir de bal dans le village de la maison de vacances. La musique résonne, les gens tourbillonnent. Et lui n’a de regard que pour cette fille de l’autre côté de la piste. Elle est dans ses souvenirs de la boule à neige.
Ce sont les aller-retours entre Paris pour les semaines scolaires et la maison de l’Orléanais pour les vacances. Et puis la vie lui prend un être cher. C’est un trou dans le cœur. C’est une photo devant une assiette, des conversations dans la tête. La maison de l’Orléanais devient celle du quotidien.
Un déménagement, une nouvelle école, une nouvelle vie. Et pour se faire accepter dans la cour de récré, il y a les histoires inventées. Gino est un rêveur. Gino est un conteur.
Il aime les coupures de presse, les unes des journaux. A partir d’une image, il raconte une histoire. A partir d’une image, il part dans ses rêveries.
Et l’amoureuse du bal revient sous les traits d’une jeune fille. Elle s’appelle Roxane, elle sera comédienne. Gino lui donne la réplique. Il est à la fois Cyrano et Christian.
Quand Roxane sait où elle va, Gino a la tête dans les étoiles. Il se verrait bien marcher sur la lune et surtout il voudrait participer à l’aérotrain. Depuis qu’il a lu un article dans la presse, il ne rêve que de ce projet, un train propulsé à une vitesse incroyable. L’image punaisée au-dessus de son bureau, lui apporte de bonnes résolutions qui disparaissent sitôt que ses yeux frôlent la photo. Le voilà alors parti très loin, dans des histoires où il est le héros.
A travers les yeux de Gino, ce sont les trente glorieuses qui défilent. Cette époque du progrès, des avancées technologiques, des inventeurs et des rêveurs.
Ce roman conte la vie d’un rêveur sur presque un demi-siècle au milieu de l’évolution de la société, des grands progrès de l’après-guerre, du changement des villes, des campagnes, des modes de vie et des modes de consommation.
C’est une bulle de douceur passionnante et magique dont on en ressort le sourire aux lèvres et les yeux pleins de poussières d’étoiles de cette fameuse boule à neige.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Nous avons marché une demi-heure sous la Grande Ourse. Une boule à neige bourrée de souvenirs tout neufs enfouie dans la poche, j’ai vu une étoile filante. J’ai estimé que c’était un signe et j’ai fait un vœu. Un vœu d’amoureux. »
« La musique a ralenti tout doucement, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti. Une dernière note a résonné dans l’air au-dessus de la scène. J’ai voulu l’attraper pour la garder avec mes souvenirs, la placer dans ma boule à neige, mais elle était trop haut et je lui ai laissé sa liberté. »
« Et c’était reparti. Comme à chaque fois, je me mettais à rêver ma vie plutôt qu’à me donner les moyens de la vivre. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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