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"Loin", d'Alexis Michalik



Pour son premier roman, Alexis Michalik nous emporte dans un récit d’aventure, un roman drôle, touchant et passionnant. J’ai littéralement dévoré ce roman de presque 650 pages. Je suis partie dans ce voyage à travers l’Europe de l’Est et l’Asie et j’ai remonté le temps jusqu’au début du XXème siècle, en passant par la seconde guerre mondiale et la guerre froide.


Antoine, 26 ans, a une vie ordonnée : un bon job, une carrière promettante, une petite-amie depuis 7 ans avec qui il projette de se marier, un appartement, une famille aimante. Il aime sa vie tranquille et bien rangée. Contrairement à son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste et baroudeur dans l’âme, il aime avoir des plans pour son futur et un contrôle sur sa vie.


Il suffit cependant d’une carte de son père, retrouvée par les services de La Poste et datant de 17 ans, au moment où il les a abandonnés sa mère, sa sœur, et lui, pour que sa vie change. Et alors qu’il pense s’embarquer pour un petit séjour d’une semaine, juste le temps de tenter de retrouver son père, il part en réalité pour six mois, réaliser un demi-tour du monde. Sa sœur Anna, et Laurent sont également du voyage à la recherche de ce père fantôme.


Alors qu’Antoine n’a pas l’âme d’un aventurier, qu’il n’a jamais voyagé et qu’il a peur de l’avion, cette quête va les mener et nous aussi lecteur, dans un road trip à travers l’Europe de l’Est, la Turquie, la Géorgie, l’Arménie, l’Inde et Nouméa. Ils vont vivre un mois sur un cargo, ils vont traverser des frontières, faire surpasser sa peur de l’avion à Antoine. D’étapes en étapes, ils vont continuer leur aventure, progresser et parfois régresser dans leur enquête. Leurs découvertes vont les entraîner toujours plus loin de la base de leur voyage. Anna et Antoine vont découvrir leurs racines. Ils vont avancer pas à pas dans le dédale de leur arbre généalogique, démêler les liens, assembler les pièces pour trouver la clé de leur enquête et retrouver leur père.


A travers tous les pays visités, on comprend très vite que toutes ces frontières traversées, ces personnes rencontrées, ces mets goûtés, ces nouveaux paysages, permettent aussi un voyage initiatique des personnages. Ils évoluent pendant toute l’histoire. Cette aventure va leur permettre de se connaître car comme leur dit leur arrière -grand-mère, « il faut se perdre pour se connaître ».


En ces temps, où on ne peut pas voyager, ce livre nous dépayse. On voyage parmi ces pages et par procuration avec les personnages. Ce roman invite à se surpasser, à être vivant, à oser vivre. Il bouscule les habitudes que l’on a.


On retrouve le talent de conteur d’Alexis Michalik. Le récit est riche, passionnant, la partie historique très bien documentée et bien intégrée dans l’histoire. Les dialogues sont vifs avec une touche d’humour. On ne s’ennuie jamais avec ce livre !


Ce roman est une ode aux voyages, à l’aventure, aux rencontres humaines, au dépassement de soi. C’est un livre vivant, magnifique et très puissant. A lire pour s’évader et partir loin, très loin.

Les passages du livre qui m’ont touché :


« (…) ces critères de perfection ne sont pas les miens. Ils sont ceux de Jennifer, de notre société ou de Biba. Je n’ai jamais prétendu à la perfection de cet homme, ni d’aucun autre ailleurs, car j’ai la conviction profonde que personne n’est parfait. »


« Je compris, mais plus tard, qu’une réponse n’était pas nécessaire. L’essentiel était déjà de se poser la question. »


« Quiconque a partagé un studio avec un membre du sexe opposé, en proche banlieue de surcroît, sans rixe ni animosité, pendant plus de trois ans, peu d’ores et déjà commander les bagues de fiançailles, car rien ne séparera l’entité bicéphale ayant survécu à cette épreuve. »


« Tant qu’on ne s’est pas complétement perdu, on ne peut pas complètement se connaître. »


« Que tant que le bout du chemin ne serait pas atteint, Hripsimé veillerait sur lui, sous la forme d’un petit brimborion de papier, roulé au fond de sa poche. Qu’en lui confiant ce papier, elle lui confiait les rênes de sa destinée. »


« C’est l’audace de l’être humain, cette si petite chose orgueilleuse, c’est le désir de savoir, la soif d’apprendre, le besoin de découvrir. C’est l’amour de l’inconnu, la perspective de trembler, de rire, d’être découragé, rassuré, de tout perdre ou de tout gagner, de chercher sans fin, la réponse aux questions que l’on se pose. De vivre, enfin. »


« Comment avoir l’audace de prétendre être en vie si l’on vit sans oser ? »


« A ce moment précis, et pour la première fois, il n’appréhende plus sa propre vie. Il comprend que le danger n’est qu’un synonyme de l’aventure. Il connaît le nom de cette sensation qui le traverse, cette sensation unique, la plus difficile à conquérir, la plus précieuse à conserver : la liberté. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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