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"Nuit nigériane" de Mélanie Birgelen, aux éditions Calmann-Lévy



Deux voix se répondent dans ce très beau premier roman. Deux voix de la jeunesse nigériane qui tente de s’affranchir du poids des traditions, de se faire entendre pour vivre libre et en accord avec leurs rêves et leurs personnalités.


A 24 ans, Zainab est l’étoile montante du journalisme. Elle clôture chaque jour la matinale d’une grande chaîne avec sa chronique « Ondes positives » où elle partage les belles histoires, les histoires à succès. Derrière son professionnalisme et une vie protégée à Abuja, Zainab cache sa douleur. Pour elle, mettre en avant ces histoires, raconter les succès, c’est pour faire rêver les plus jeunes, montrer que tout est possible et surtout lutter contre Boko Haram.


Olujimi a un rêve : devenir un grand designer. Depuis qu’il est enfant, il se passionne pour la mode. Alors, oui, il a fait des études de droit pour faire plaisir à ses parents mais c’est avec sa machine à coudre qu’il passe ses journées. Également influenceur, il partage son quotidien avec ses followers. Un article élogieux dans la presse et la sélection au défilé « jeunes talents » de la Fashion Week de Berlin, devrait lui permettre de réaliser son rêve. Mais c’est une haine qui déferle sur sa page Instagram. Olujimi a osé exprimer sa liberté sexuelle dans un pays homophobe. Que faire face à cette violence et cette intolérance ? Fuir ? Garder la tête haute ? Ou rentrer dans le rang en se taisant et en faisant profil bas pour ne pas mourir ?


Une jeunesse aisée à Abuja et pourtant une jeunesse qui ploie sous le poids des traditions, des mariages arrangés, des familles menaçantes et d’une société corrompue.


Un roman passionnant qui raconte avec réalité et une palette aux multiples couleurs, un pays et ses habitants. Un pays où s’oppose modernité et tradition, couleurs de l’espoir et la noirceur des attentats et de la corruption.


Deux personnages attachants qu’on voit grandir à travers les pages et s’émanciper.


Un premier roman à découvrir !


Les passages du livre qui m’ont touché :


« En claquant la porte derrière elle, elle pense à tous ces destins qui se croisent, à longueur de journée, dans ce pays aux cent quatre-vingts millions d’habitants. »


« Il s’était inspiré du Nigeria, celui où il avait vécu, de sa beauté, de sa grandeur, de sa frénésie, de ses paradoxes, de sa brutalité. Il l’adressait à des hommes et des femmes, à celles et ceux qui ne se reconnaissaient pas forcément dans l’une ou l’autre catégorie. »


« Le plus grand courage consiste parfois à se laisser entraîner par le courant. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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