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"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola Lafon aux éditions Stock




En ouvrant ce livre, c’est Anne Frank en tant qu’écrivaine que l’on redécouvre. Ce sont ses mots, ses travaux de réécriture, son souhait d’être lu qui sont mis en avant. On lit les écrits d’Anne Frank avec un autre regard.


Le récit raconte la vie d’Anne Frank et de sa famille à travers d’autres témoignages et rencontres. Il s’intéresse surtout au « Journal », à sa parution, aux différentes quatrième de couverture et aussi adaptations.


En mettant en avant Anne Frank comme écrivaine, Lola Lafon montre l’importance de l’écriture dans sa vie. Ce besoin d’écrire qui a commencé petite dans des journaux intimes. Les pages de ses cahiers qu’elle noircit.


En se plongeant dans la vie d’Anne Frank, en passant une nuit au milieu des fantômes, ce sont ses propres fantômes auxquels l’auteure va se confronter. L’histoire de sa propre famille d’origine juive remonte. Cette nuit dans ce lieu chargé d'histoire

lui permet d’aborder l’intime et de poser des mots sur l’exil de ses proches dans les années 30, la douleur de ses grands-parents face à la déportation de leur famille.


Un hommage très émouvant à sa famille.


Le récit est intime et interroge sur les silences dans les familles, la difficulté de grandir et de se construire avec ces non-dits. Il parle de trouver sa place quand sa famille ne l’a jamais trouvé. Des passages sont bouleversants. L’écriture est touchante.


Une lecture douce et sensible.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« Certaines rencontres commencent au moment où on se quitte, quand le temps presse. Alors les mots battent au cœur de l’essentiel. »


« Ecrire est un engagement à ferrailler. On s’engage dans l’écriture comme dans une armée imaginaire, où l’on serait à la fois général et aspirant soldat. »


« Pourquoi préférer la solitude de l’écriture, pourquoi consacrer tellement de temps à des vies irréelles mais vraies, à des créatures ni mortes ni vivantes ? Ecrire n’est pas tout à fait un choix : c’est un aveu d’impuissance. On écrit parce qu’on ne sait par quel autre biais attraper le réel. Vivre, sans l’écriture, me va mal, comme un habit trop lâche dans lequel je m’empêtre. Il faut parfois rétrécir l’espace pour en entendre l’écho. Pourquoi écrit-on ? Peut-être est-il possible de répondre par la négative : ne pas s’écrire met à vif toutes les failles, alors on écrit. »


« Comment raconter la fin d’une histoire sans la clore, si ce n’est en y laissant des silences, comme en musique : une respiration entre deux notes, la promesse d’une suite. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?


Livre découvert dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE

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