De sa mère, qu’elle nomme par son prénom Camille, Paloma n’a jamais réussi à créer un lien. A son décès, elle hérite d’une maison qui tombe en ruine dans les montagnes cévenoles et d’un cahier. De sa mère, Paloma a hérité de ce besoin d’écrire pour raconter les secrets.
Des secrets, cette nouvelle maison en possède beaucoup et les habitants de ce village où Paloma pose ses valises aussi.
Pendant que Camille lui raconte le secret de sa naissance et les raisons de son indifférence, Paloma écrit sur cet amour qui vous tombe dessus. Elle pose les mots d’amour sur sa rencontre avec Jacques, un entrepreneur de la région.
Alors qu’il était venu pour réparer le toit de cette maison qui prend l’eau, ne protège plus du vent et du froid, Jacques n’est pas reparti. Et Paloma qui n’avait que sa fille comme famille, s’en crée une nouvelle avec cet amour naissant et au gré de ses nouvelles rencontres.
Au fil des pages, on découvre les secrets et la vie de ces deux femmes. Paloma se défait peu à peu des démons que sa mère lui a laissé pour s’accorder une chance de vivre et de croire au bonheur simple, aux moments du quotidien qu’on chérit.
Une histoire qui nous emmène au plus près de la nature. Avec des mots poétiques, l’auteure nous parle de ces paysages à couper le souffle, de cette vie en lien avec la nature et de l’amour.
Des parcours de femmes cabossées par la vie racontés avec sincérité et simplicité. En peu de pages, l’auteure nous touche et nous parle de la vie ordinaire et toujours belle malgré les pertes et les coups. Comme la nature qui peut être accueillante ou hostile, la vie nous balade entre rencontres inattendues, amour sincère et deuil.
Une lecture douce et sincère.
Les passages du livre qui m’ont touché :
« Je suis restée longtemps, là, sur le seuil de ma maison à regarder avec mes yeux de citadine amnésique. J’avais oublié la nature, je ne me souvenais plus. »
« On ne perçoit pas consciemment comment certaines personnes vous manquent avant de les connaître, on devine juste, une fois qu’on les a rencontrées qu’on ne pourra plus jamais vivre sans elles. »
« L’aube était souveraine. Dans mon dos, la forêt parlait. Ce n’était plus la grande conversation de la nuit, celle qu’elle s’autorise quand les hommes dorment, c’était le murmure sibyllin du matin, fait de mille chuchotements : feuilles qui frémissent, becs qui chantent, herbes qui dansent. »
« -Tu penses que les hommes ne pleurent pas, Rose ?
-Si, bien sûr, et bien plus que nous. Mais ils s’étouffent de chagrin et se consument d’un seul coup. Il leur faudra encore quelques siècles avant qu’ils ne s’autorisent à gémir, à hurler, à crier leur détresse à la face du vent et du monde. Nous, nos mères nous ont appris qu’il faut pleurer pour que la douleur s’échappe et aille brûler ailleurs, au lieu de nous rôtir les entrailles. »
Et vous, quel passage vous a parlé ?
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